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Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri l'a annoncé hier à Washington avant son départ pour New York Assad à Beyrouth d'ici octobre prochain Le chef du gouvernement discutera aujourd'hui avec Annan de la résolution 425 (photo)

La rencontre tant attendue avec le secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, aura lieu finalement aujourd’hui à New York. Après le rendez-vous manqué de Paris, il y a plus d’un mois, le chef du gouvernement Rafic Hariri sera reçu vers midi (heure de New York) par le responsable onusien. Le premier ministre s’est rendu tard dans la soirée d’hier (heure de Beyrouth) à N.Y., au terme d’une visite de trois jours à Washington où il a conféré mardi et mercredi derniers avec le président Bill Clinton, le secrétaire d’Etat, Mme Madeleine Albright, et plusieurs hauts responsables américains. M. Hariri a clôturé son séjour dans la capitale fédérale par une rencontre avec les membres de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, où il a été accueilli par le président de la commission, M. Benjamin Gilman. Le chef du gouvernement a d’autre part été l’hôte d’une rencontre-débat organisé par le Council of Foreign Affairs (organisme de recherches et d’études regroupant d’anciens hauts responsables et des experts en politique étrangère). Au cours de ce débat, M. Hariri devait annoncer que le président syrien Hafez el-Assad visitera le Liban avant octobre prochain à l’invitation du président Elias Hraoui. Le premier ministre a fait cette révélation en réponse à la question d’une des personnalités présentes qui lui demandait pourquoi le chef de l’Etat syrien ne visitait pas le Liban. M. Hariri a alors répondu: «Le président Hraoui l’a invité à venir au Liban. Il a accepté l’invitation, et il nous visitera avant octobre prochain». Il s’agira de la première visite du président Assad à Beyrouth. Depuis son accession à la présidence syrienne en 1971, le président Assad ne s’est rendu qu’une seule fois au Liban, peu après sa prise de pouvoir. Il n’avait fait cependant le déplacement que jusqu’à Chtaura pour rencontrer le président Sleiman Frangié. Si elle se confirme, la visite du président Assad interviendra peu de temps avant l’échéance présidentielle. S’adressant aux membres du Council of Foreign Affairs, le chef du gouvernement a affirmé à ce sujet, dans le cadre de son exposé sur la conjoncture présente au Liban, que les élections présidentielles auront lieu en octobre prochain «conformément aux dispositions prévues par la Constitution». Interrogé sur la nature des relations du Liban avec la Syrie, M. Hariri a déclaré: «Les rapports avec la Syrie sont historiquement très étroits. Depuis l’indépendance, il était entendu que le Liban ne devrait pas être le ventre mou de la Syrie. Lorsque la guerre a éclaté au Liban, les Syriens sont rentrés dans le pays, et maintenant nous coordonnons étroitement avec la Syrie. Nous collaborons avec elle pour tout ce qui a trait au processus de paix. Il s’agit là de la meilleure coopération possible entre deux Etats. Nous avons le sentiment que nous ferons face à un grand danger si nous ne coordonnons pas avec la Syrie. La Syrie a également le même sentiment». Rejetant toute possibilité d’accord séparé entre le Liban et Israël, M. Hariri a déclaré sur ce plan: «D’aucuns nous demandent pourquoi nous ne signons pas d’accord séparé avec Israël. Il est possible d’adresser cette même question à la Syrie. Si nous concluons un accord séparé, la situation sera difficile. Notre terre est occupée, et la Syrie a également une terre occupée. Il est donc normal que nous soyons solidaires. Il n’en reste pas moins que chacun des deux pays a un système économique différent de l’autre. Au niveau de la sécurité, nous coopérons ensemble comme le font deux Etats quelconques. Sur le plan des relations extérieures, nous agissons en pays indépendant. Nous avons, à titre d’exemple, des relations avec la Corée du Sud alors que la Syrie n’établit pas des relations avec ce pays». Après avoir souligné que «l’occupation israélienne constitue le principal danger» qui menace le Liban, M. Hariri a réitéré la position officielle du gouvernement libanais concernant l’application de la résolution 425. Le premier ministre a notamment souligné sur ce plan que le Liban ne pouvait accepter la condition de l’Etat hébreu qui insiste pour que l’Etat libanais garantisse la sécurité de la frontière nord d’Israël. «Il existe un précédent grave qui nous pousse à rejeter une telle condition, a précisé le chef du gouvernement. En 1981, Israël a convenu avec Yasser Arafat que celui-ci garantirait qu’aucune attaque ne serait lancée contre Israël à partir du territoire libanais. Quelques mois plus tard, des coups de feu ont été dirigés contre l’ambassadeur d’Israël à Londres. Israël a pris prétexte de cet incident pour envahir le Liban. A Jérusalem- Ouest, un attentat à la voiture piégée a été perpétré après la conclusion des accords d’Oslo. Israël a tenu les Palestiniens pour responsables et a bouclé les territoires autonomes». Réaffirmant, une nouvelle fois, que le Liban est disposé à conclure la paix avec Israël «dans un délai de trois mois si l’Etat hébreu s’engage sur la voie de la paix», M. Hariri a souligné dans ce cadre que l’armée libanaise est en mesure de garantir la stabilité et la sécurité dans le pays. «Nous sommes un pays démocratique soumis à une autorité civile, a notamment déclaré M. Hariri. L’armée libanaise garantit la stabilité et la sécurité dans tout le pays. Nous avons organisé des élections municipales pour la première fois depuis plusieurs décennies grâce à l’armée et aux Forces de sécurité intérieure». Rencontre à la Chambre des représentants Au terme de son exposé sur la situation libanaise devant les membres du Council of Foreign Affairs, le premier ministre s’est rendu au Congrès où il a conféré avec les membres de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants. Le président de la commission, M. Benjamin Gilman, devait rendre hommage au rôle joué par M. Hariri sur le plan de «la reconstruction et le redressement au Liban dans tous les domaines». Le chef du gouvernement a ensuite pris la parole pour dresser un tableau succinct de la conjoncture présente dans le pays. A l’issue de sa rencontre avec la commission de la Chambre des représentants, M. Hariri a pris l’avion à 22 heures (heure de Beyrouth) pour New York où il rencontrera aujourd’hui M. Annan. Deux dossiers sont à l’ordre du jour de cet entretien: le problème de la 425, sous l’angle de la proposition israélienne concernant le retrait de «Tsahal» du Liban-Sud, et la question de la reconduction du mandat de la FINUL, à la fin du mois en cours. Au sujet de ce dernier point, M. Hariri évoquera notamment avec M. Annan les moyens de parer à la décision de la Norvège de retirer le gros de son contingent de «Casques bleus» en poste au Liban-Sud. Impliqués dans des missions de paix dans plus d’une région sensible du monde, notamment en Bosnie, les Norvégiens ont exprimé leur volonté de réduire leur contribution à la FINUL. Le ministre norvégien de la Défense a confirmé hier soir que la Norvège réduira ses effectifs au sein de la FINUL de deux tiers (de 600 à 200 hommes). MM. Hariri et Annan passeront en revue, vraisemblablement, les moyens de compenser ce retrait norvégien. Le gouvernement libanais désirerait à ce sujet que les effectifs des «Casques bleus» ne soient pas réduits, comme ce fut le cas sous le mandat de l’ancien secrétaire général de l’ONU, M. Boutros Boutros-Ghali, lorsque ces effectifs ont été diminués pour des raisons financières. En ce qui concerne l’affaire de la 425, le premier ministre examinera avec M. Annan les termes de la proposition israélienne et réitérera sans doute la position officielle du Liban à ce propos. Il n’est pas exclu toutefois que cet entretien soit également axé sur le rôle éventuel que le secrétaire général de l’ONU pourrait jouer en tant que médiateur entre le Liban et Israël en vue de paver la voie à l’application de la 425. Un deuxième entretien avec Martin Indick Il convient d’indiquer dans ce contexte qu’avant son départ pour New York, M. Hariri a conféré une deuxième fois à Washington avec le secrétaire d’Etat adjoint, M. Martin Indick, en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth, M. Richard Jones. A l’issue de l’entrevue, qui a duré une demi-heure, M. Indick a réaffirmé la volonté de l’Administration US de poursuivre ses efforts de paix au Proche-Orient. «Le président Hariri, a-t-il déclaré, a mis l’accent sur la volonté du Liban et de la Syrie d’aller de l’avant dans le processus de paix. Il s’agit là d’une attitude très positive qui nous a encouragés. Si nous parvenons à aboutir à un accord sur le volet palestinien, nous espérons alors pouvoir enregistrer des progrès au niveau des volets libanais et syrien». Interrogé sur le fait de savoir si l’Administration américaine œuvrait en vue de réactiver les deux volets libanais et syrien du processus de paix, M. Indick a déclaré: «Nous avons eu avec le ministre Farouk el-Chareh, lorsqu’il est venu ici il y a quelques semaines, des entretiens positifs qui ont porté sur les moyens de réactiver ces deux volets (libanais et syrien). Nous avons abordé la question maintenant avec M. Hariri. Nous discuterons évidemment de ce problème avec les Israéliens. Nos efforts sont axés pour l’instant sur la réactivation du volet palestinien pour créer un climat propice à la relance des deux autres volets». Il convient de noter que dans une interview accordée à «la Voix de l’Orient», M. Hariri a exprimé un point de vue qui contraste quelque peu avec les indications fournies par M. Indick. Le premier ministre a ainsi prévu une relance américaine au niveau des volets libanais et syrien du processus de paix dans les prochaines semaines «qu’il y ait ou non accord au niveau du volet israélo-palestinien». Reste à signaler, en conclusion, que M. Hariri est entré en contact par téléphone hier avec le président Elias Hraoui à qui il a exposé le bilan de ses contacts à Washington.
La rencontre tant attendue avec le secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, aura lieu finalement aujourd’hui à New York. Après le rendez-vous manqué de Paris, il y a plus d’un mois, le chef du gouvernement Rafic Hariri sera reçu vers midi (heure de New York) par le responsable onusien. Le premier ministre s’est rendu tard dans la soirée d’hier (heure de...