Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les Etats-Unis plus que jamais engagés en Bosnie (photos)

Deux ans et demi après la décision du président Bill Clinton d’envoyer des troupes en Bosnie, les Etats-Unis apparaissent plus que jamais engagés dans les Balkans, malgré des promesses de s’en retirer au plus vite. Cela semble avoir payé: l’ancien dirigeant des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, inculpé de crimes de guerre par la justice internationale, apparaît isolé, même si toujours en liberté, et une direction plus modérée a accédé au pouvoir dans la Republika Srpska (RS, entité serbe de Bosnie). En revanche, la crise dans les Balkans est loin d’être terminée touchant maintenant la province serbe du Kosovo (sud de la Serbie), habitée en majorité d’Albanais de souche. La crise éloigne un peu plus encore la perspective d’un retrait rapide des troupes américaines et de l’OTAN. «Nous ne pouvons permettre à la situation de se dégrader ou de menacer ce que nous avons accompli en Bosnie», affirmait récemment devant le Congrès, Robert Gelbard, l’émissaire américain pour les Balkans. Et au moment même où les Etats-Unis s’attachent à réduire leurs forces en Bosnie le mois prochain, le gouvernement américain se retrouve une nouvelle fois à devoir décider ou non d’intervenir militairement au Kosovo afin d’éviter l’engrenage de la guerre. «Il serait très, très tentant de tourner le dos à la région. Il y a beaucoup d’autres régions dans le monde», reconnaissait même le général Wesley Clark, commandant suprême de l’OTAN. Mais, devait-il rappeler aussitôt, la stabilité de l’Europe et l’unité de l’Alliance atlantique sont aussi en jeu dans les Balkans. Si le Pentagone affirme qu’une action militaire au Kosovo est envisageable en «dernier recours», l’OTAN a déjà élaboré des plans militaires et organisé des manœuvres «préventives» en Albanie et en Macédoine pour faire pression sur le président yougoslave Slobodan Milosevic afin qu’il fasse cesser les violences au Kosovo, où s’opposent forces serbes et indépendantistes albanais. D’autres options comprennent des frappes aériennes et l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du Kosovo. Un dilemme Reste que Washington est confronté à un dilemme: ne pas intervenir maintenant risque d’imposer un recours à la force beaucoup plus important plus tard. Et toute action militaire au Kosovo ne risque-t-elle pas de plonger indéfiniment les Etats-Unis dans une région aux rivalités ethniques ancestrales? A l’image de la Bosnie, l’approche déterminée employée par le général Wesley Clark a rencontré des succès, comme l’arrestation de criminels de guerre ou le soutien accordé à la présidente de la RS, Mme Biljana Plavsic. Ces succès ont permis aux Etats-Unis de réduire leur contingent au sein de la Force de stabilisation de l’OTAN (SFOR), qui passera de 8.500 à 6.900 soldats dans le cadre d’une nouvelle force de paix en Bosnie autorisée lundi dernier par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Le général Clark espère de nouvelles réductions des effectifs américains après les élections législatives de Bosnie des 12 et 13 septembre prochains. D’aucuns craignent néanmoins que l’engagement américain ne soit sans fin. Il n’y a aucun calendrier de prévu pour un retrait total des forces américaines, et des responsables concèdent que la reconstruction d’un Etat pluri-ethnique en Bosnie et d’une économie de marché sont encore des objectifs lointains. Du coup, la pression au Congrès se fait plus forte. De nombreux parlementaires réchignent en effet à débourser environ deux milliards de dollars par an pour un problème qu’ils considèrent comme du ressort de l’Europe. «Je ne vois aucune fin au processus», a affirmé le sénateur Robert Byrd, un influent démocrate et co-auteur d’une proposition de loi qui imposerait de réduire les forces américaines en Bosnie à 2.500 d’ici février 2000. «Nous ne pouvons pas continuer à l’infini (...). Et nous avons été jusqu’à présent très chanceux qu’il n’y ait pas eu plus de soldats tués là-bas», a-t-il dit. (AFP)
Deux ans et demi après la décision du président Bill Clinton d’envoyer des troupes en Bosnie, les Etats-Unis apparaissent plus que jamais engagés dans les Balkans, malgré des promesses de s’en retirer au plus vite. Cela semble avoir payé: l’ancien dirigeant des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, inculpé de crimes de guerre par la justice internationale, apparaît isolé,...