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Actualités - CHRONOLOGIE

Purge au sein de l'armée turque : 167 islamistes limogés

Le Conseil militaire suprême de Turquie, réuni en session extraordinaire hier à Ankara, a décidé d’expulser des rangs de l’armée 167 officiers et sous-officiers suspects de sympathies fondamentalistes, a rapporté la chaîne de télévision NTV à Ankara. Il s’agit de la plus grande purge opérée jusqu’à présent au sein des forces armées turques, selon la chaîne d’information en continu. Au même moment, un attentat, revendiqué par une organisation islamiste clandestine, était commis contre une maison close à Istanbul faisant douze blessés, quatre femmes et huit hommes. Sur un autre plan, le premier ministre Mesut Yilmaz a annoncé avoir conclu avec l’opposition un accord sur la tenue d’élections législatives anticipées en avril 1999. Réuni sous la présidence du premier ministre, le Conseil, plus haut organe exécutif militaire turc, regroupe 15 chefs militaires de haut rang et le ministre de la Défense. Le Conseil «a examiné les menaces internes et externes auxquelles fait face l’Etat et discuté de questions disciplinaires concernant certains membres des forces armées», a indiqué l’état-major général dans une déclaration. «Le Conseil a pris les mesures nécessaires à l’encontre d’un certain nombre de personnes», a ajouté la déclaration sans autre précision. Les «questions disciplinaires» sont une référence à des militaires accusés d’avoir des liens avec des groupes extrémistes religieux. Selon les lois en vigueur, les personnes expulsées de l’armée pour des «raisons disciplinaires» n’ont pas le droit de recourir aux tribunaux militaires ou civils pour faire appel de la décision. Le Conseil procède régulièrement à de telles expulsions. Plus d’une centaine d’officiers et de sous-officiers avaient été radiés de l’armée lors de sa dernière réunion en mai 1997. L’armée, qui se considère comme la garante du caractère laïc de l’Etat, est très sensible à toute tentative d’infiltrer ses rangs par les islamistes. L’armée réclame depuis plusieurs mois une lutte plus efficace contre le fondamentalisme de la part de M. Yilmaz. Elle demande notamment le renforcement des mesures contre les activités des groupes islamistes et une étroite surveillance des sociétés et organisations soupçonnées de soutenir financièrement les activités fondamentalistes. Le gouvernement de coalition minoritaire de M. Yilmaz avait préparé en mars une dizaine de projets de loi en vue de renforcer la lutte contre le fondamentalisme religieux. Mais depuis, ces projets n’ont pu être discutés au Parlement en raison de la présence d’une opposition au sein du parti conservateur de M. Yilmaz. La forte pression des militaires et d’autres milieux prolaïcs, hostiles à la présence des islamistes au pouvoir, avait entraîné en juin 1997 la démission du premier ministre islamiste Necmettin Erbakan, alors au pouvoir depuis un an. Il avait été remplacé par le gouvernement de coalition tripartite prolaïc de M. Yilmaz. En janvier dernier, M. Erbakan a été interdit de politique pour cinq ans et son parti de la Prospérité (Refah) a été dissous par la Cour constitutionnelle pour «activités contraires à la laïcité de l’Etat».
Le Conseil militaire suprême de Turquie, réuni en session extraordinaire hier à Ankara, a décidé d’expulser des rangs de l’armée 167 officiers et sous-officiers suspects de sympathies fondamentalistes, a rapporté la chaîne de télévision NTV à Ankara. Il s’agit de la plus grande purge opérée jusqu’à présent au sein des forces armées turques, selon la chaîne...