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Actualités - ANALYSE

Et maintenant, les présidentielles ...

La fête des municipales est terminée. Une kermesse somme toute gentillette, propre, familiale pour tout dire… Il faut maintenant passer aux présidentielles. Echéance majeure, essentielle, au dire des politiciens, mais sans doute pas du Libanais moyen que les problèmes du quotidien préoccupent beaucoup plus. Il s’agit de doter l’Etat d’une tête. En principe, car en fait comme l’actuel titulaire ne cesse de le déplorer, des têtes il y en a trois… Toujours est-il que le choix doit être soigneusement pesé car même privé de pouvoir exécutif le président de la République garde un rôle certain d’orientation. «Il serait incompréhensible, souligne un diplomate occidental, que le peuple libanais, qui vient de prouver dans les municipales sa maturité démocratique, soit sous n’importe quel prétexte privé encore une fois de présidentielles». Cette personnalité, qui se prononce donc sans ambages contre une nouvelle reconduction du mandat de M. Elias Hraoui, invite les députés libanais «à se montrer à la hauteur de l’électeur libanais de base qui par sa lucidité a su montrer son attachement à la coexistence, aux équilibres, à l’entente et à la modération. Les parlementaires doivent répondre présents à l’appel de leur devoir électoral et nul ne doit tenter de s’y dérober sous le couvert de circonstances régionales ou locales déterminées. Les municipales, ajoute ce diplomate, ont leur importance au niveau des agglomérations mais les présidentielles portent pour leur part la promesse d’un changement en profondeur englobant tout le pays. Elles représentent une occasion en or de réformer le système politico-administratif, de l’épurer, de le rendre véritablement transparent, national, civique et efficace». Point de vue utopiste Un point de vue un peu utopiste sans doute. Car, sauf miracle, le prochain président sera issu du même système. Et, partant, n’aurait que peu de moyens pour enclencher un vrai changement… M. Fouad Boutros estime pour sa part en substance que l’échéance «ne saurait constituer un événement marquant, et positif, que dans la seule mesure où les détenteurs du pouvoir de décision auraient l’intention de changer radicalement leur approche à l’égard du Liban. Et inversement, si la façon locale de traiter avec ces décideurs devait enfin changer». L’ancien ministre souligne ensuite que le pouvoir, confronté à des critiques de fond, doit y parer en revenant à la source, c’est-à-dire aux accords de Taëf notamment en ce qui a trait à la définition des relations libano-syriennes. «Sans quoi, ajoute-t-il, le Liban ne pourra jamais faire évoluer son système vers plus de transparence, de justice et de propreté». Il a rappelé que, depuis Taëf, la caste politique locale ne fait que céder un peu plus chaque jour de son pouvoir de décision. Toujours est-il que, du côté des présidentielles, l’on entend de nouveau des voix plaider pour la prorogation, au titre qu’il n’y a pas lieu de changer de président du moment que les conditions et les rapports de force dans la région restent les mêmes, que l’occupation israélienne se maintient au Sud et la présence militaire syrienne ailleurs dans le pays. En prévision de l’an 2000 Selon un des partisans du statu quo, il faudrait planifier un début de changement à partir des législatives de l’an 2000, pour qu’un nouveau président soit le fruit d’une nouvelle législature. Ce politicien souligne que les élections parlementaires sont tout autre chose que les municipales qui viennent de se terminer, ont d’autres enjeux et se déroulent sur d’autres bases d’alliances. Il ajoute cependant que le comportement même de l’électorat aux municipales aura un effet bénéfique sur le déroulement des prochaines législatives car il montre que des dérapages comme ceux qui ont eu lieu en 92 puis en 96 ne seront certainement plus tolérés par une population qui a montré une parfaite maîtrise de l’exercice de la démocratie. Quoi qu’il en soit, aucune des échéances à venir, ni les législatives de l’an 2000 ni les présidentielles de l’année en cours, n’échappe à la volonté des décideurs. Régionaux et internationaux.
La fête des municipales est terminée. Une kermesse somme toute gentillette, propre, familiale pour tout dire… Il faut maintenant passer aux présidentielles. Echéance majeure, essentielle, au dire des politiciens, mais sans doute pas du Libanais moyen que les problèmes du quotidien préoccupent beaucoup plus. Il s’agit de doter l’Etat d’une tête. En principe, car en fait...