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Actualités - CHRONOLOGIE

Faucon déterminé, un avertissement musclé à Milosevic Kosovo : premier accroc entre la Russie et l'OTAN

Boris Eltsine va essayer, lors d’une rencontre aujourd’hui au Kremlin, d’obtenir du président yougoslave Slobodan Milosevic un arrêt des combats au Kosovo, au moment même où est apparu le premier accroc entre la Russie et l’OTAN. Quelques heures après le début de manœuvres aériennes de l’OTAN, surnommées «Faucon déterminé», au-dessus de l’Albanie et de la Macédoine, destinées à faire pression sur Slobodan Milosevic afin qu’il fasse cesser les violences au Kosovo, le ministère russe de la Défense a annoncé le rappel, dès mardi, de son représentant militaire auprès de l’OTAN. A Bruxelles, des sources militaires de l’Alliance ont cherché à minimiser l’incident, affirmant que le retour à Moscou du général Viktor Zavarzine était prévu de longue date. Mais des sources anonymes du ministère russe de la Défense, citées par l’agence Interfax, ont explicitement lié ce rappel au début des manœuvres de l’OTAN. Igor Sergueïev, le ministre russe de la Défense, a de même fustigé ses homologues de l’OTAN, qu’il accuse de ne pas l’avoir mis au courant des projets d’exercices aériens. «Il était au courant», a rétorqué un diplomate à Bruxelles, en rappelant que lors d’une conférence de presse conjointe vendredi, le secrétaire général de l’OTAN Javier Solana avait clairement indiqué en présence du maréchal Sergueïev que l’Alliance organiserait des manœuvres «dans les jours prochains». Cette polémique suscitée par la Russie est le premier accroc sérieux aux nouvelles relations amorcées il y a un an entre les deux anciens ennemis de la guerre froide. La dernière occasion Russes et Occidentaux, pourtant, sont d’accord sur le fond: il faut mettre un terme à la violence au Kosovo et négocier un nouveau statut — dans le cadre de l’Etat yougoslave — pour ce territoire peuplé majoritairement d’Albanais. Mais, tandis que les Occidentaux brandissent la menace de sanctions et de frappes, les Russes insistent sur la nécessité absolue de trouver une solution pacifique au conflit, se posant en interlocuteurs privilégiés du pays mis en cause. Le but affiché de la diplomatie russe, traditionnelle alliée de Belgrade, en recevant M. Milosevic, est d’obtenir de lui un règlement pacifique de la crise. Le voyage à Moscou du président Milosevic est «probablement la dernière occasion (pour lui) de se conformer aux recommandations de la communauté internationale afin de trouver une solution pacifique au conflit», a menacé le secrétaire général de l’OTAN Javier Solana, ajoutant que les frappes aériennes étaient l’une des options envisagées. Le Kremlin, selon les analystes, est en fait pris entre le marteau occidental et l’enclume serbe. Des représailles militaires contre la Serbie seraient très mal vécues par l’opinion russe et par l’opposition nationalo-communiste au Parlement. Mais une rupture avec les Occidentaux, bailleurs de fonds du régime de Boris Eltsine, est également impensable. Réagissant aux manœuvres de l’OTAN, le ministère russe des Affaires étrangères a estimé «extrêmement important que ces exercices ne provoquent pas d’escalade (de la violence) ni dans la communauté albanaise du Kosovo, ni à Belgrade, et donnent la possibilité aux diplomates de travailler sur le règlement du conflit du Kosovo». Boris Eltsine aura pour arme principale sa force de persuasion face à Milosevic. Il pourra se prévaloir des relations d’amitié traditionnelles entre les deux peuples slaves russe et serbe. Il pourra aussi mettre en avant les menaces de l’OTAN, et tenter de convaincre son hôte du sérieux des Occidentaux. «Je suis sûr que les Russes vont exercer une très forte pression sur Milosevic. Et le fait que Milosevic ait accepté de venir à Moscou prouve qu’il a pris conscience du sérieux de la situation», assurait hier un diplomate occidental. Les présidents Bill Clinton et Boris Eltsine devaient s’entretenir par téléphone du dossier du Kosovo, juste avant l’arrivée à Moscou de M. Milosevic.
Boris Eltsine va essayer, lors d’une rencontre aujourd’hui au Kremlin, d’obtenir du président yougoslave Slobodan Milosevic un arrêt des combats au Kosovo, au moment même où est apparu le premier accroc entre la Russie et l’OTAN. Quelques heures après le début de manœuvres aériennes de l’OTAN, surnommées «Faucon déterminé», au-dessus de l’Albanie et de la...