Roy Badaro annonce sa candidature à l'association des commerçants et prône une liste consensuelle (photo)

M. Roy Badaro a tenu hier à l’hôtel «Le Gabriel», à Achrafieh, une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé sa candidature à la présidence de l’Association des commerçants de Beyrouth. La conférence de presse a eu lieu en présence, notamment, de MM. Joe Issa el-Khoury, vice-président de l’Association des anciens de l’INSEAD, et Dimitri Chammas, président de l’Association des importateurs et distributeurs des produits cosmétiques. M. Badaro a souligné qu’il se portait candidat avec un groupe de commerçants en vue d’aboutir à une liste consensuelle qui permettrait de surmonter les failles qui ont porté atteinte au rôle de l’association en raison essentiellement du problème de la représentation chrétienne. Les élections à l’Association des commerçants de Beyrouth doivent avoir lieu le 28 juin. Le conseil d’administration de l’association est formé de 24 membres (12 chrétiens et 12 musulmans). Près de 2000 commerçants sont habilités à participer au scrutin. L’opération électorale risque cependant d’être quelque peu faussée en raison du système de procurations qui autorise un électeur à voter au nom de plusieurs de ses collègues sur base d’un simple mandat personnel. Jusqu’à hier après-midi, le nombre de candidats était de 55 pour les 24 postes de membres du conseil d’administration de l’association. M. Badaro se présente à la tête d’un groupe de candidats (formant, en quelque sorte, une liste incomplète) comprenant, notamment, MM. Dimitri Chammas, Gaby Geahchane, vice-président du syndicat des importateurs de jouets, Nicolas Debahy et Georges Obegi (du groupe Obegi). D’autres commerçants doivent se joindre sous peu à cette liste. Le fruit de concertations Au cours de sa conférence de presse, M. Badaro a précisé que sa candidature n’est pas une «démarche personnelle», mais constitue plutôt «le fruit de concertations entreprises avec certains collègues et pôles d’influence qui sont conscients de la nécessité de combler les lacunes au sein de l’Association des commerçants de Beyrouth». «Ma candidature et celle de mes collègues s’inscrivent dans le cadre de démarches que nous nous apprêtons à entreprendre afin d’aboutir à une liste consensuelle», a déclaré M. Badaro. Et M. Badaro d’ajouter: «Les circonstances qui ont entouré la formation d’une véritable liste consensuelle pour les élections municipales de Beyrouth nous ont encouragés à présenter notre candidature et à nous engager sur cette voie. Les développements en rapport avec le scrutin municipal à Beyrouth ont mis en relief de nouvelles orientations qui consistent à faire prévaloir l’option consensuelle au détriment des attitudes égocentriques. Si une telle orientation se confirme, il en résultera un changement qualitatif sur la scène libanaise. L’une des principales retombées de ce changement sera la réalisation de l’entente nationale tant attendue». M. Badaro a souligné que «la formation d’une liste consensuelle pour les élections à l’Association des commerçants de Beyrouth aura pour conséquence d’abolir les failles qui ont porté préjudice au rôle de l’association lors du précédent mandat (du président de l’association). L’une de ces principales failles s’est traduite par l’émergence d’un problème chrétien. D’aucuns ont remis en cause la représentation (chrétienne), considérant que le conseil d’administration actuel est monochrome. Par le fait même, l’association a vu son rôle éclipsé au profit des comités et des associations de quartiers. Les commerçants ont ainsi été affaiblis, ce qui a atténué leur capacité à défendre leurs droits». Amender le statut interne En conclusion, M. Badaro a déclaré: «A la lumière de ces différentes considérations, nous nous employons, en collaboration avec nos collègues de différentes confessions, à aboutir à une liste consensuelle qui serait susceptible de redonner vie à notre association. Dans ce cadre, il est nécessaire d’amender le statut interne de l’association afin de tenir compte de l’évolution de l’économie mondiale. Dans le but d’assurer aux commerçants une représentation nationale authentique, il serait ainsi utile de former une Association des commerçants du Liban ou une Fédération des associations de commerçants». En réponse aux questions des journalistes, M. Badaro a, d’autre part, souligné que «l’entente au niveau de la base» doit être le fondement de toute action. «Nous prônons le principe du partenariat en vue de redresser la situation dans le pays, a précisé M. Badaro. C’est cette option qui a marqué les élections municipales de Beyrouth. Nous nous emploierons à traduire cela dans les faits au sein de l’association». M. Badaro a invité, par ailleurs, les pôles d’influence au sein de l’association à rejeter le système de procurations. «J’appelle tous ceux qui ont des procurations à les retourner à ceux qui les ont signées», a-t-il déclaré. M. Badaro a souligné en outre que l’association et les différents organismes économiques devraient baser leur action sur des études et des rapports. «Aucune association ne fonde actuellement son action sur des études, à l’exception du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise libanais qui s’active sur ce plan en dépit des moyens modestes dont il dispose», a déclaré M. Badaro qui a invité les Associations des commerçants, des banques et des industriels à unifier leurs efforts et à élaborer des études conjointes afin de pouvoir négocier avec les autorités concernées et s’attaquer aux problèmes économiques qui se posent au pays.