Quatre logements palestiniens de la vieille ville occupés par les extrémistes israéliens Nouvelle provocation des colons à Jérusalem-est (photo)

Des colons israéliens ont occupé quatre logements d’un quartier arabe de Jérusalem hier à l’aube, faisant monter la tension avec les Palestiniens alors que le processus de paix est dans l’impasse, l’Autorité ayant rejeté tout compromis sur les propositions US concernant le redéploiement israélien en Cisjordanie (VOIR PAR AILLEURS). Des échauffourées ont opposé colons et Palestiniens, épaulés par des militants pacifistes israéliens du mouvement «La Paix Maintenant». Le principal responsable palestinien de Jérusalem, M. Fayçal Husseini, a été légèrement blessé par un jet de pierres à la tête. «J’étais avec ma femme, deux sœurs et mes six enfants, quand une centaine de colons juifs ont fait irruption dans ce logement que je loue depuis un an», a raconté Fayez Siham, 41 ans, responsable d’un bureau de poste à Jérusalem-Est occupée et annexée en 1967. Il dispose d’un délai de 3 jours pour se reloger, les colons affirmant avoir légalement racheté les lieux par l’intermédiaire de l’association d’extrême-droite «El-Ad», vouée à la judaïsation du quartier arabe de Silwan, en contrebas de la Vieille ville et du Mur des lamentations. Le vendeur supposé, M. Afaneh Khalil, qui se trouve à Londres et nie la légitimité de la transaction, s’est adressé à un des maîtres du barreau israélien, Me Toussia Cohen, pour plaider sa cause. «Dans ce secteur de la Ville Sainte, nous possédons déjà 50% des parcelles. Plus d’une centaine de juifs y vivent, et 35 étudiants talmudistes y suivent des cours», indique Ygal Caaan, porte-parole d’«El-Ad». Revolvers à la hanche, coiffés de leurs kippas, les colons affichent leur détermination. «Nous livrons la bataille pour Jérusalem», dit l’un d’eux. Et de montrer fièrement le drapeau israélien qui flotte sur le toit d’une bâtisse qui surmonte un terrain de 2.000m2 entouré de rouleaux de fils de fer barbelés. L’Autorité palestinienne a estimé qu’il s’agissait d’une nouvelle provocation des colons pour torpiller les efforts déployés depuis huit mois par les Etats-Unis pour sortir le processus de paix de l’impasse. «Ces gens ont été envoyés par Benjamin Netanyahu pour empêcher tout progrès dans le processus de paix et tuer tout espoir. Si la situation dégénère, c’est lui qui en assumera la responsabilité», a déclaré M. Zyad Abou Zyad, élu du Parlement palestinien. «Nous mettons en garde contre toutes les activités de colonisation, parce que cela porte un coup aux efforts américains et bloque encore plus le processus de paix», a déclaré M. Nabil Abou Roudeina, un porte-parole du président Yasser Arafat. Même langage de la part de la gauche israélienne: «Le gouvernement, la police et le maire de Jérusalem appuient «El-Ad», dont l’objectif est de susciter une atmosphère de violence empêchant tout compromis avec les Palestiniens», affirme Mossi Raz, porte-parole de «La Paix Maintenant». «Les rachats fonciers et immobiliers d’«El-Ad» sont peut-être légitimes, mais ils puent», renchérit M. Yossi Sarid, chef du parti de gauche Meretz, venu rendre visite à une famille palestinienne du quartier et qui est elle aussi menacée de devoir partir. Les achats des colons à Jérusalem-Est se font généralement par des voies détournées et par l’intermédiaire d’hommes de paille, la vente de terrains à des Israéliens étant considérée comme un acte de haute trahison par les Palestiniens. (AFP-Reuters)