Il a annoncé la composition de sa liste de 23 membres Fahkoury met l'accent sur un conseil municipal indépendant pour développer la capitale

Deux nouvelles listes électorales ont été officiellement proclamées hier à Beyrouth: celle de M. Abdel Hamid Fakhoury (soutenue par M. Najah Wakim et le courant aouniste) qui se situe dans le camp de l’opposition partant du principe que c’est un conseil municipal indépendant «non soumis aux leaderships politiques» qui pourra développer la capitale et celle d’un groupe de candidats qui s’étaient présentés à titre indépendant. Jusqu’à présent, trois listes sont en lice pour l’élection de dimanche. Rappelons que la composition de la «liste consensuelle de Beyrouth» avait été annoncée mardi. Cette liste est toutefois devenue complète hier avec l’adhésion du Hezbollah qui s’y est fait représenter par M. Amine Cherri. La liste de M. Fakhoury est également incomplète dans la mesure où elle comporte 23 noms au lieu de 24. Tête de liste, M. Fakhoury a annoncé qu’un représentant des Arméniens doit se joindre à la liste dans les deux jours à venir. M. Fakhoury a fourni cette précision au cours de la conférence de presse qu’il a tenue au siège du syndicat de la presse, pour annoncer la composition et le programme de sa liste. L’ancien président de la MEA a entamé son point de presse en s’attaquant à la liste parrainée par le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, le député Tammam Salam et représentant divers partis politiques et forces actives de la capitale. «Beyrouth a besoin d’un conseil municipal qui puisse tracer son avenir non pas dans les bureaux des sociétés, mais à travers un dialogue avec ses fils. Elle a besoin d’un conseil municipal libre, formé en fonction des aspirations de ses fils et qui ne soit pas le fruit de réunions secrètes et d’un partage confessionnel» des sièges, a-t-il déclaré, entouré de ses colistiers. Il a insisté sur le caractère indépendant de l’équipe qu’il préside, partant du principe que «le développement de la capitale ne peut être réalisé que par un conseil municipal qui n’est soumis à aucune autorité politique et qui pourra mettre un terme à la spoliation des droits de ses fils». Pour M. Fakhoury, les Beyrouthins «toutes tendances et appartenances confondues, auront dimanche l’occasion de dire «non» à la politique mesquine exercée, à la corruption latente et à la dilapidation des deniers publics; de se révolter aussi contre les auteurs du consensus condescendant pour se rallier au choix démocratique que nous représentons et qui se propose de servir l’intérêt public et non pas privé». M. Fakhoury a en outre mis l’accent sur l’attachement des Beyrouthins à la préservation de l’équilibre communautaire, tout en critiquant «ceux qui ont exploité ce sujet délicat pour tenter d’effrayer certaines communautés et de s’approprier ainsi leur pouvoir de décision». L’ancien PDG de la MEA a par ailleurs invité son adversaire aux élections, M. Abdel Menem Ariss, à un face-à-face télévisé. Répondant ensuite aux questions de la presse, il a indiqué que sa liste sera complétée dans les prochaines 24 heures avec l’adhésion d’un candidat arménien. M. Fakhoury a aussi insisté sur le fait que sa liste est «opposée au statu quo à Beyrouth», sans donner davantage de précisions. «Nous sommes un groupe d’indépendants, ouverts à tous les courants politiques et d’accord pour changer la situation qui prévaut dans la capitale». «Nous considérons que la liste opposée est celle des intérêts privés, abstraction faite des qualifications de ses membres. Ils incarnent une certaine condescendance dont les effets ne peuvent être en faveur de Beyrouth», a-t-il conclu.