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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Damas ne veut pas d'un sommet arabe La Syrie demande à "ceux qui se sont trompés" de "revenir sur leurs fautes"

Après avoir manifesté au cours des derniers jours des réticences, la Syrie a clairement affiché son hostilité à la tenue d’un sommet arabe, jugeant plus urgent d’obtenir une modification de la politique de certains Etats membres de la Ligue qui ont des liens avec Israël. La perspective de retrouvailles dans les jours à venir semble donc s’estomper, d’autant plus que les Etats-Unis ont une nouvelle fois fait savoir qu’ils décideront dans quelques jours s’ils doivent renoncer à la médiation qu’ils mènent depuis huit mois entre l’Etat hébreu et les Palestiniens pour essayer de débloquer le processus de paix. «Ce qui va se passer, c’est qu’il va y avoir une décision sur le point de savoir si nous devons continuer ou pas, s’il y aura un accord ou pas, si nos efforts seront fructueux ou pas», a déclaré M. Ned Walker, ambassadeur US en Israël. Interrogé sur le point de savoir si les Etats-Unis attendaient une réponse d’Israël à leurs dernières propositions de compromis avant la fin de la semaine, M. Walker a souligné qu’aucune «date définitive» n’avait été fixée. Il a cependant ajouté: «Le temps qui nous est imparti est très court. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est une question de jours, et non pas de semaines». «Mais la date ou l’heure, je n’en ai aucune idée, cela dépend si des progrès sont réalisés», a ajouté M. Walter, qui parlait après un entretien avec le chef de l’opposition travailliste israélienne, Ehud Barak, à Tel-Aviv. Le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a déclaré qu’elle prendrait «bientôt» une décision. «Il y a actuellement des pourparlers constructifs», a déclaré Mme Albright lors d’une conférence de presse. «Nous allons continuer les discussions tant qu’elles sont constructives», a-t-elle poursuivi, ajoutant cependant: «Je serai la première à dire qu’elles ne le sont plus, lorsque je jugerai que c’est le cas». «Je ne vais pas donner une indication de temps précise, mais c’est bientôt», a-t-elle ajouté, en concluant que les efforts menés ne pourraient durer «beaucoup plus longtemps». La position de la Syrie, elle, est claire: «Nous n’avons pas tant besoin de tenir un nouveau sommet que d’une position politique capable de faire revenir sur leurs fautes ceux qui se sont trompés, écrit l’agence officielle SANA dans un long commentaire. «Cette position claire, ajoute l’agence, doit inciter ceux qui s’étaient laissés berner par les illusions à se rendre compte que (le premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu frappe en premier ceux qui avaient parié sur la possibilité de changer sa politique en lui faisant des concessions et en le rencontrant en public ou en secret». «En l’absence d’une préparation sérieuse, un sommet se transformera en manifestation médiatique qui empêchera les Arabes de pouvoir imposer leur point de vue», ajoute SANA, selon laquelle «ce nouveau sommet ne fera que prendre des décisions qui ne seront pas appliquées par certains signataires». Le commentateur rappelle, à cet égard, que les résolutions du dernier sommet arabe tenu au Caire en juin 1996 sont restées lettre morte. L’une des ces résolutions, écrit-il, indiquait que «les pays arabes remettraient en question leurs engagements envers Israël» au cas où ce pays «ne respecterait pas les principes du processus de paix». «Toute personne sensée ne se rend-elle pas compte que Netanyahu a renié tous les fondements du processus de paix ainsi que les accords et les engagements qu’il a lui-même signés?», demande l’agence officielle syrienne. «Les Arabes n’ont pas besoin de nouvelles résolutions, ils disposent déjà d’une série de décisions qui, si elles avaient été appliquées, auraient changé la situation arabe de fond en comble et modifié les positions américaine et européenne», ajoute l’agence. «Les Arabes gagneraient à tenir une réunion au sommet efficace et capable d’imposer aux différentes parties arabes les décisions qui seraient prises, afin de pouvoir exercer des pressions sur Netanyahu», poursuit SANA. Le commentateur estime que «les Arabes ont la possibilité d’imposer leur volonté de parvenir à une paix juste et globale, mais ce qui s’est passé depuis la conférence de Madrid n’est pas la paix, ni même un semblant de paix». Les Etats-Unis ont engagé en septembre 1997 d’intenses efforts pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, bloqué depuis mars 1997. Ils ont manifesté ces dernières semaines une impatience croissante devant l’absence de résultat de leur médiation. Washington a notamment insisté pour obtenir un redéploiement «significatif et crédible» des troupes israéliennes en Cisjordanie, mais le chiffre qu’ils ont avancé — 13 à 15% du territoire, selon des responsables — est jugé trop important par le gouvernement nationaliste-religieux au pouvoir en Israël. Les Palestiniens, en revanche, ont affirmé qu’ils acceptaient le compromis américain, qui inclut un volet sécuritaire, avec notamment une intensification de la lutte antiterroriste menée par l’Autorité palestinienne. La proposition américaine stipule aussi qu’Israël et les Palestiniens entament sans tarder des négociations pour un règlement de paix définitif, la période intérimaire d’autonomie palestinienne expirant en principe en mai 1999. Certains membres du gouvernement de M. Benjamin Netanyahu, comme le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, poussent à un redéploiement militaire israélien rapide en Cisjordanie. «Il est temps de décider», a encore réaffirmé mercredi M. Mordehaï lors d’une allocution devant le Parlement israélien. «Je crois qu’il faut faire progresser le processus (de paix) tout en exigeant de nos partenaires palestiniens qu’ils respectent leur part de l’accord», a ajouté M. Mordehaï. Mais M. Netanyahu, quant à lui, ne donne aucun signe d’un sentiment d’urgence. Les Etats-Unis lui avaient initialement donné jusqu’au 11 mai pour accepter leur proposition de compromis, qui est très éloignée de ce que réclamaient les Palestiniens. Avec l’accord de M. Arafat, ils avaient ensuite accepté de laisser un peu plus de temps au gouvernement israélien pour prendre une position. Lors de la dernière réunion hebdomadaire du gouvernement israélien, lundi, les propositions américaines n’ont pratiquement pas été évoquées, selon des responsables présents aux discussions.
Après avoir manifesté au cours des derniers jours des réticences, la Syrie a clairement affiché son hostilité à la tenue d’un sommet arabe, jugeant plus urgent d’obtenir une modification de la politique de certains Etats membres de la Ligue qui ont des liens avec Israël. La perspective de retrouvailles dans les jours à venir semble donc s’estomper, d’autant plus que les...