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Actualités - CHRONOLOGIE

Geri partie, les Spice Girls perdent de leur saveur (photo)

La défection de l’une des Spice Girls, Geri Halliwell, pose la question de l’avenir du groupe pop britannique, formidable machine à vendre des disques, des sodas et des déodorants, dont la dynamique semblait reposer sur l’harmonie du club des cinq. Lancé à l’été 1996 après trois ans de travail en sous-sol avec un professionnalisme digne des meilleures campagnes marketing, le groupe a rapporté beaucoup d’argent, très vite. Ses deux albums se sont vendus au total à 31 millions d’exemplaires, avec un record historique de 4 premiers singles en tête des listes de ventes. Ne reculant devant aucune opération promotionnelle, les filles ont notamment conclu des contrats avec Pepsi Cola, British Telecom, Polaroïd, Sony, Benetton et les déodorants Impulse. Les estimations les plus courantes placent chacune d’elles à la tête de quelque 21 millions de dollars avant impôt. De quoi permettre à Geri d’affronter sereinement les chicaneries possibles des avocats de ses quatre ex-partenaires. Le produit Spice Girls étant ficelé de main de maître, pas un titre de la presse britannique n’était en mesure de révéler lundi les raisons ni les termes de la rupture. Mais il était largement supposé que Geri allait abandonner tout droit sur les futures utilisations du nom du groupe et continuer en échange à percevoir le produit de ses réalisations passées. D’autres batailles juridiques se profilent, selon les spécialistes, notamment avec des sponsors. «Toute publicité mettant en scène les cinq Spice Girls va devoir être refaite, au risque de paraître datée, et ça va coûter très cher», estime un avocat du milieu, Mark Stephens. Selon lui, les Spice Girls ont gagné autant d’argent en merchandising qu’en vente de disques, un phénomène «jamais vu à ce niveau». Aussi bien Pepsi Cola que Polaroïd laissent planer le doute sur un renouvellement de leurs contrats avec le groupe, désormais privé de Ginger Spice. «Toutes les éventualités sont passées en revue», résumait un porte-parole de Polaroïd. La poule aux œufs d’or Reste à savoir si le départ de Geri préfigure l’éclatement du groupe et la mort de la poule aux œufs d’or. La même question avait été posée lorsque les filles avaient licencié en novembre 1997 leur manager Simon Fuller, ancien pygmalion d’Annie Lennox, et prétendu gérer elles-mêmes leurs affaires. L’initiative en avait été prêtée à Geri, porte-parole la plus tonitruante du «Girl Power», un concept relativement flou au nom duquel les jeunes filles sont censées «être elles-mêmes» et ne pas hésiter à accorder la priorité à leurs copines sur leurs amoureux. Difficile de dire ce qui manquera au groupe après le départ de Geri, à laquelle on prête des ambitions de présentatrice TV. Le quintet est organisé comme une galerie de personnages de dessin animé complémentaires, chaque fille incarnant un archétype de «la fille du coin de la rue». Victoria, la Spice «chic», fait rêver les garçons à base de moue boudeuse et de mini-robes noires: Emma, Baby Spice en couettes et nuisettes, est la préférée des toutes petites filles; Mel C est la sportive en survêtement assexuée et Mel B la métisse à l’accent faubourien, langue et arcade sourcilière percées de clous d’or. Désormais, le groupe «ne peut pas durer plus d’un an ou deux», prédit John Mulvey, du magazine «New Musical Express». Les exemples pourtant abondent de groupes-culte survivant au départ de l’un de leurs piliers, que ce soit Genesis ou les Pink Floyd, rétorque le critique musical du «Daily Telegraph». La comparaison artistique est peut-être exagérée. Mais s’il reste à démontrer que les Spice Girls sont capables de chanter, elles cosignent toutes les chansons de leurs albums, démontrant là encore qu’elles contrôlent parfaitement leurs affaires. (AFP- Reuters)
La défection de l’une des Spice Girls, Geri Halliwell, pose la question de l’avenir du groupe pop britannique, formidable machine à vendre des disques, des sodas et des déodorants, dont la dynamique semblait reposer sur l’harmonie du club des cinq. Lancé à l’été 1996 après trois ans de travail en sous-sol avec un professionnalisme digne des meilleures campagnes...