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Actualités - CHRONOLOGIE

Les parents craignent qu'ils ne soient envoyés au combat contre la guérilla sudiste Soudan : 100.000 lycéens vont grossir les rangs de l'armée

Cent mille lycéens, qui viennent de passer leur baccalauréat, vont être enrôlés dans l’armée à partir de samedi prochain, conformément au système controversé de recrutement mis en place l’an dernier. «Samedi, plus de 100.000 étudiants de plus de 18 ans entameront leur service militaire de 12 à 18 mois en vertu du système de conscription en vigueur depuis mai 1997», a déclaré le coordinateur général du Service national, M. Oussama Abdallah al-Hassan. Sur les 77.369 formant le premier contingent d’étudiants enrôlés en juin 1997, 7.747 ont déserté, soit 10%. Sur les 69.622 autres, 6.000 environ ont été envoyés dans les «zones d’opérations» contre la rébellion sudiste, selon lui. M. al-Hassan table sur un taux plus bas de désertions cette année. «Ils sont rassurés car nous n’avons déploré aucune perte parmi les 6.000 étudiants envoyés au front et les 60 décès signalés sont dus à la maladie, notamment, le paludisme», a-t-il indiqué. Jusqu’en 1997, la conscription avait lieu après l’université, mais l’an dernier le gouvernement l’a imposée après le lycée, ce qui avait suscité des manifestations de parents craignant l’envoi de leurs enfants au front. «Nous avons connu des difficultés mais aujourd’hui les étudiants comprennent que c’est à leur avantage», a affirmé le président de l’Union des étudiants soudanais, M. Hamdi Souleimane, un ingénieur islamiste de 29 ans. «Quitter le pays...» «D’abord, note-t-il, ils ne doivent plus faire les 45 jours d’entraînement militaire après leur bac dans un camp des Forces de la défense populaire (FDP, milices gouvernementales) et ils mettent à profit les 6 à 8 mois entre le bac et la rentrée universitaire pour commencer l’armée». «Avec le nouveau système, je peux commencer ma carrière professionnelle aussitôt mes études universitaires achevées», reconnaît un lycéen de la capitale, qui refuse d’être identifié. Cependant, certains parents craignent toujours de voir leurs fils envoyés au combat. «J’envisage sérieusement de quitter le pays avec mon fils dès qu’il aura passé son bac», a affirmé un père de famille. Le premier groupe d’étudiants rentrés des zones de combats à la mi-mai, a obtenu du président Omar al-Béchir de meilleures soldes et un traitement préférentiel pour l’admission aux universités. L’un d’eux, Faragallah al-Tayeb Abbas, 19 ans, était chargé de protéger «une position proche de Juba», principale ville du sud du Soudan, encerclée par la guérilla. «Au début, nous étions un peu inquiets mais tout s’est bien passé et je suis heureux de cette expérience», a-t-il dit. Mohammad al-Amine Ahmed, 20 ans, qui avait participé à la protection des champs pétroliers de Higlig, dans le centre du pays, raconte que les étudiants passaient leur temps libre à lire collectivement le Coran. «Nous étions fiers de défendre les richesses de notre patrie contre les apostats qui brûlent les exemplaires du Coran», a-t-il ajouté dans une allusion aux rebelles sudistes, chrétiens ou animistes. Outre les 100.000 étudiants, les autorités comptent recruter également à partir de samedi environ 150.000 fonctionnaires ou employés du secteur public ou privé, âgés de 18 à 39 ans, ou des étudiants admis à l’université et n’ayant pas encore fait leur service militaire. (AFP)
Cent mille lycéens, qui viennent de passer leur baccalauréat, vont être enrôlés dans l’armée à partir de samedi prochain, conformément au système controversé de recrutement mis en place l’an dernier. «Samedi, plus de 100.000 étudiants de plus de 18 ans entameront leur service militaire de 12 à 18 mois en vertu du système de conscription en vigueur depuis mai 1997», a...