Communiqué de Solida sur les détenus en Israël et en Syrie

«Vivement préoccupé» par la situation d’un certain nombre de détenus libanais en Israël et en Syrie, le mouvement SOLIDA (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement) a publié hier de Paris un communiqué dont voici la teneur: «Nous avons été informés des nombreuses arrestations perpétrées par l’Armée du Liban-Sud dans la zone occupée par Israël, suite à l’attentat du 27 mai 1998 contre les troupes d’occupation israéliennes. Près de 60 villageois libanais ont été victimes de cette vague d’arrestations arbitraires, dont l’unique but semble être une nouvelle fois l’intimidation de la population civile de cette zone occupée. Le fait que les interrogatoires soient menés par les services de l’Armée du Liban-Sud et les services de sécurité israéliens, dont les méthodes sont basées sur la torture et la détention prolongée au secret, nous fait craindre pour la sécurité immédiate de ces personnes. C’est pourquoi, et conformément à l’appel d’Amnesty International du 29 mai 1998, nous appelons instamment les autorités israéliennes et les responsables de l’Armée du Liban-Sud: l à autoriser tous les Libanais détenus sous leur contrôle, à recevoir des visites de leurs familles et de leurs avocats et à recevoir les soins médicaux que nécessite leur état de santé. l à garantir la sécurité physique et psychologique des détenus en interdisant le recours à la torture au cours des interrogatoires et de la détention. l à libérer sans délai toutes les personnes contre qui aucune charge n’est retenue, et le cas échéant, à procéder à leur jugement, dans le respect des normes internationales garantissant le droit à un procès équitable. Par ailleurs, des informations très préoccupantes relatives à l’état de santé des détenus libanais en Syrie sont également parvenues au siège de SOLIDA. Plusieurs de ces prisonniers souffrent en effet de graves pathologies chroniques qui pourraient mettre leurs jours en danger dans un proche avenir si aucune intervention n’a lieu. Nous sommes particulièrement préoccupés de l’état de santé de: l Elias Lutfallah Tanios, enlevé en 1990, détenu à Saydnaya qui souffre d’ulcères et d’épilepsie. l Radwan Chakib Ibahim, enlevé en 1992, détenu à Mazzé qui souffre d’anémie, d’insuffisance rénale, d’hypertension artérielle et d’une baisse importante de la vision. l Joseph Geries Abi Najem, enlevé en 1993, détenu à Mazzé, et qui a subi au cours de sa détention un amaigrissement de plusieurs dizaines de kilos. Son poids serait passé de 90 à 40 kilos. l Georges Ayoub Shalaweet, enlevé en 1994, détenu à Mazzé, et qui souffre de paralysie et d’altération de l’état général, avec importante perte de poids. l Adel Khalaf Ajouri, enlevé en 1990, et détenu en Syrie, qui souffre de graves problèmes au dos et à l’estomac qui nécessitent des interventions chirurgicales, et d’une importante baisse de la vue. Nous sommes très inquiets de l’état de santé de ces cinq personnes, et plus encore de celui des Libanais détenus dans le secret le plus absolu et concernant lesquels aucune information n’est disponible».