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Actualités - ANALYSE

Le code municipal laisse apparaître ses failles ...

On ne perd à rien le répéter, si cela fait plaisir à l’Intérieur: les municipales du Nord ont été bien organisées et se sont déroulées dans un calme global tout à fait remarquable. Etant donné l’intensité des conflits comprimés de clans, de familles et de politique. Ainsi une claire lutte d’influence sunnite a opposé à Tripoli le président Omar Karamé à celui qui en 1992 a pu lui lancer: «Ôte-toi-de-là-que-je-m’y-mette», M. Rafic Hariri, parvenu au pouvoir après la «révolution des pneus». Toujours est-il qu’au fur et à mesure où l’on avance dans les municipales, on s’aperçoit que le code élaboré accuse des failles et se trouve pour ainsi dire bancal du simple fait que la décentralisation administrative, ce grand projet conçu à Taëf, reste lettre morte. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent donc pour que l’on tente de pallier le manque rédhibitoire de planification du développement par une révision de ce code des municipalités. Pour ce qui est des élections mêmes, l’insistance — et les moyens médiatiques — que mettent nombre de pôles mahométans à mener campagne au nom de la coexistence pour que l’électorat musulman, majoritaire, ne laisse pas trop les chrétiens en rade, commence à agacer du côté de l’Est. Un opposant s’exclame ainsi que «l’on a tout l’air de vouloir nous rendre tributaires de ces pôles ou des décideurs qui inspirent leur action pour le moindre poste d’édile que nous décrocherions. On nous présente comme des satellites obligés et c’est un comble quand on sait notre attachement à l’indépendantisme…». «Jamais contents», réplique sobrement un haririen. N’empêche que le radical de l’Est souligne qu’à Beyrouth, «c’est comme si, en parlant simplement de représentativité réelle du conseil municipal, nous étions en train de supplier pour qu’on nous laisse magnanimement une petite place au soleil. Nous ne quémandons ni privilège ni offrande. Il faut que la ville fonctionne et sans un partage des tâches équivalent au partage des zones, cela ne peut se faire. C’est cela l’administration civile. Aussi, plutôt que de nous parler de gratification de postes, on devrait revoir le système électoral, diviser sur ce plan la capitale en secteurs comme elle l’est en pratique puis réunir les élus des zones en un même conseil comme cela se fait partout ailleurs dans les grandes villes. Ainsi l’habitant de Basta et celui d’Achrafieh pourront voir leurs problèmes du quotidien, qui ne sont pas nécessairement les mêmes, pareillement traités par le biais de leurs représentants au sein du conseil municipal. Ainsi la municipalité de Jounieh, qui regroupe également Sahel Alma, Sarba et Ghadir, comprend des représentants de ces régions et on peut s’en inspirer pour Beyrouth…». Cette personnalité aborde ensuite le volet démocratique. «Deux parties, ou plusieurs, qui seraient effectivement représentatives, relève-t-elle, peuvent parfaitement convenir d’une entente sans que cela affecte le principe démocratique bien au contraire puisque cela servirait l’intérêt des gens en désamorçant les tensions. Mais le jeu se trouve faussé quand l’une de ces protagonistes n’est autre que le pouvoir ou l’Etat qui se pose ainsi en juge et partie. Pour un dirigeant, c’est abuser de sa fonction que de plonger dans le marigot des arrangements politiques sur le terrain, dans la formation et le soutien des listes autrement dit. Il doit rester en dehors de la mêlée. Et en tout cas, il ne doit pas, redisons-le, manœuvrer de telle sorte que les chrétiens apparaissent comme trop faibles pour ne pas dépendre de lui. Or c’est ce qui arrive quand Beyrouth reste contre toute logique unifié au plan électoral. C’est d’autant plus déplorable que l’on consacre ainsi encore une fois une césure qui prend un caractère confessionnel, là où il n’y a sur le terrain qu’une division d’ordre urbain et géographique. Du reste consacrée au niveau de l’état-civil qui partage la cité en douze secteurs, pas nécessairement sur base confessionnelle. Ainsi Mousseitbé par exemple est distinct de Mazraa, tout comme Rmeil l’est d’Achrafieh». «Nous sommes, conclut cette source, pour l’entente mais évidemment sur pied d’égalité et il faut donc que l’on cesse de se comporter comme si nous étions des mendiants…».
On ne perd à rien le répéter, si cela fait plaisir à l’Intérieur: les municipales du Nord ont été bien organisées et se sont déroulées dans un calme global tout à fait remarquable. Etant donné l’intensité des conflits comprimés de clans, de familles et de politique. Ainsi une claire lutte d’influence sunnite a opposé à Tripoli le président Omar Karamé à celui...