Rechercher
Rechercher

Actualités

Les divergences Damas-Amman retardent le sommet arabe(photo)

Au souhait formulé par Damas d’un message «ferme et clair» à Israël répond la détermination affichée par Amman de refuser tout «retour en arrière» dans ses relations avec l’Etat hébreu. Et alors que la capitale syrienne exprime son désir de voir se tenir chez elle la prochaine rencontre interarabe, les officiels jordaniens ne cachent pas leur préférence pour Le Caire, ou à défaut Ryad. C’est sur ce fond de divergences que s’inscrit, pour l’essentiel, la mission du prince héritier d’Arabie Séoudite auprès du président Hafez el-Assad puis du roi Hussein. La question du sommet a été abordée en outre par les ministres des A.E., à Beyrouth, en marge de la conférence des pays arabes riverains de la Méditerranée. (VOIR PAR AILLEURS) Dimanche soir et lundi matin, le prince Abdallah Ben Abdel-Aziz a rencontré le chef de l’Etat syrien qui lui a fait part de son souhait de voir le sommet appelé à se tenir dans les prochains jours adopter une position «ferme et claire» concernant le blocage du processus de paix, selon la présidence syrienne. La Syrie, selon des diplomates arabes en poste à Amman, voudrait que les pays membres de la Ligue réactivent le boycottage de l’Etat hébreu et annoncent l’arrêt de toute normalisation avec lui. Le prince Abdallah, arrivé dans la journée à Amman, a rencontré le roi Hussein qui l’a informé du «soutien (de son pays) à la tenue d’un sommet élargi ou restreint pour adopter une position arabe commune», ainsi que l’a indiqué un haut responsable jordanien. Mais le roi a souligné qu’il ne pouvait «être question d’un retour en arrière dans le concept de paix, ni d’une remise en question des accords signés» entre le royaume et Israël, liés par un traité de paix depuis octobre 1994, a souligné ce responsable sous couvert d’anonymat. La Syrie souhaite que le sommet envisagé se tienne à Damas, «afin que le message syrien soit mieux entendu», selon les mêmes sources. Officiellement, la Jordanie affirme qu’elle n’a aucune réserve sur le lieu d’un éventuel sommet arabe. Des diplomates arabes affirment cependant que le royaume hachémite, à l’instar notamment de l’Autorité palestinienne et de l’Egypte, estiment qu’une telle réunion doit avoir lieu au Caire, le président Hosni Moubarak étant depuis 1996 le président du sommet arabe, ou bien à Ryad. Contrairement à la Syrie qui veut faire aborder par ce sommet l’ensemble du processus de paix — Liban et Syrie compris —, la Jordanie souhaite que les débats se concentrent sur la question palestinienne, selon ces diplomates. La Jordanie souhaite notamment que les pays arabes «renouvellent leur soutien au président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat», a indiqué le haut responsable jordanien. Il a révélé que la récente décision d’Amman de ne pas accueillir le guide spirituel du mouvement extrémiste palestinien Hamas, cheikh Ahmed Yassine, était due à la volonté d’Amman de soutenir M. Arafat. Protestation israélienne Le prince Abdallah doit avoir aujourd’hui mardi un déjeuner de travail avec le prince héritier de Jordanie Hassan Ben Talal avant de quitter Amman. Pour la diplomatie séoudienne, tous les dirigeants arabes souhaitent la tenue d’un sommet, ainsi que l’a indiqué le prince Séoud el-Fayçal, ministre des Affaires étrangères, qui accompagnait le prince Abdallah. Un point de vue que partagent les responsables de la Ligue, lesquels se demandent, par ailleurs, ainsi que l’affirmait l’un d’entre eux, s’ils ne doivent pas attendre une réaction officielle des Etats-Unis au rejet israélien des tentatives américaines de relance du processus de paix. Un responsable de l’organisation arabe qui a requis l’anonymat, s’attend à un sommet «dans la deuxième semaine de juin, en Arabie Séoudite, avec au minimum sept participants»: Arabie Séoudite, Maroc, les quatre voisins arabes, d’Israël — Egypte, Syrie, Liban, Jordanie— et l’Autorité palestinienne. «Le principal problème pour l’organisation du sommet réside dans les relations entre la Syrie et les Palestiniens», a-t-il dit. Damas n’a pas pardonné aux Palestiniens d’avoir fait cavalier seul pour négocier avec Israël. Israël, pour sa part, a protesté d’avance contre la tenue d’un tel sommet arabe: «Il est évident qu’un recours aux Nations Unies ou à un sommet arabe contrevient à la fois à l’esprit et à la lettre des accords» sur l’autonomie palestinienne, a déclaré le porte-parole gouvernemental David Bar-Illan dans une interview à la radio publique israélienne.
Au souhait formulé par Damas d’un message «ferme et clair» à Israël répond la détermination affichée par Amman de refuser tout «retour en arrière» dans ses relations avec l’Etat hébreu. Et alors que la capitale syrienne exprime son désir de voir se tenir chez elle la prochaine rencontre interarabe, les officiels jordaniens ne cachent pas leur préférence pour Le...