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Actualités - CHRONOLOGIE

Inculpation du patron des "grandes oreilles" de l'Elysée

Un haut responsable militaire dirigeant les services d’écoutes téléphoniques de l’Etat a été inculpé il y a quelques jours pour son rôle dans les interceptions illégales menées entre 1983 et 1986 à la demande du président François Mitterrand, a-t-on appris de sources judiciaires à Paris. Le général Pierre-Eugène Charroy, qui dirigeait déjà ces services à l’époque des faits, est le treizième responsable public inculpé dans cette affaire. Elle avait été révélée deux ans avant la fin du second mandat présidentiel de M. Mitterrand. Pendant quatre ans, une cellule composée de policiers et de gendarmes, rattachée directement à M. Mitterrand, avait écouté à leur insu plusieurs centaines de personnes, parmi lesquelles figuraient hommes politiques, avocats, écrivains, journalistes, comédiens et même... la mère de sa fille hors mariage, Mazarine. L’enquête sur les «grandes oreilles» du palais présidentiel était restée au point mort jusqu’à la découverte à la suite d’une dénonciation anonyme en 1997, des archives du chef de cette cellule de «plombiers», le commandant de gendarmerie Christian Prouteau. Il fait partie des personnes inculpées. Le général Charroy avait déjà été entendu en 1995 comme témoin par le magistrat chargé de l’enquête, le juge Jean-Paul Valat. Il s’était alors retranché comme la plupart des protagonistes de cette affaire, derrière le secret-défense. Il a été inculpé pour «atteinte à l’intimité de la vie privée» de 46 des personnes écoutées. Ce développement intervient alors que l’instruction achoppe sur le secret-défense, dont les premiers ministres successifs interrogés par le magistrat instructeur ont refusé d’accorder la levée. Le premier ministre Lionel Jospin, qui s’était déclaré favorable à la levée de cette règle du silence lors de la campagne des législatives de 1996, a changé depuis de position et indiqué au juge qu’il ne se prononcerait qu’au cas par cas, au vu des pièces qui lui seraient soumises. Selon le quotidien «Le Monde», dont l’actuel directeur de la rédaction Edwin Plenel avait été victime de ces écoutes et fait partie des plaignants, M. Jospin a laissé sans réponse jusqu’ici une demande de levée du secret-défense concernant deux listes de noms, qui lui a été adressée par le juge Valat le 9 avril dernier. Le journal précise que M. Plenel envisageait de demander au juge de clore ce dossier, sa plainte étant «vouée à l’échec» dès lors que la position de M. Jospin «ne diffère pas fondamentalement de celle de ses prédécesseurs». (AFP)
Un haut responsable militaire dirigeant les services d’écoutes téléphoniques de l’Etat a été inculpé il y a quelques jours pour son rôle dans les interceptions illégales menées entre 1983 et 1986 à la demande du président François Mitterrand, a-t-on appris de sources judiciaires à Paris. Le général Pierre-Eugène Charroy, qui dirigeait déjà ces services à...