Silvio Berlusconi renvoyé en justice pour l'achat d'un footballeur

Le magnat de la communication italienne Silvio Berlusconi a été renvoyé en justice par le tribunal de Milan pour «faux en bilan» concernant l’achat d’un joueur de football par le Milan AC. Selon l’accusation, de 5 à 10 milliards de lires (2,8 M USD à 5,6 M USD) auraient été versés lors de l’achat en 1992 du joueur Gianluigi Lentini au club de Turin, le Torino, par le Milan AC possédé par la Fininvest, holding de Silvio Berlusconi. Cette somme a été versée en sus des 18,5 milliards de lires (environ 10,5 M USD) prix de la transaction inscrit dans le contrat déposé auprès de la Ligue nationale de football, au président d’alors du Torino, Gianmauro Borsano. Ce paiement a été effectué sur une banque suisse et confirmé par Gianmauro Borsano lui-même, selon l’accusation. Celui qui est également chef de l’opposition de droite a réagi peu après son renvoi en justice en niant tout faux en bilan. «Voilà la justice avec laquelle nous devons faire les comptes. Je peux garantir qu’il n’y a pas eu de faux dans les bilans du Milan», a-t-il déclaré à la presse. Adriano Galliani, administrateur délégué, et Massimo Maria Berruti, également collaborateur de Silvio Berlusconi, ont eux aussi été renvoyés en justice. L’ouverture du procès a été fixée au 8 juillet 1999. L’acte d’accusation a été formulé par le procureur Gherardo Colombo, un des juges du pool anticorruption de Milan qui a ouvert de nombreuses enquêtes contre Silvio Berlusconi et dont l’enquête «Mani pulite» a balayé une grande partie de la classe politique italienne. Silvio Berlusconi est impliqué dans diverses autres affaires. Il a été condamné le 3 décembre 1997, pour la première fois, pour faux bilan dans le cadre du rachat de la société cinématographique Medusa par la Fininvest. Plusieurs procès contre lui sont en cours à Milan. L’un où il est accusé de corruption d’agents de la Guardia di Finanza (brigade financière) lors de contrôles fiscaux de plusieurs sociétés de son groupe, devrait aboutir prochainement. Un deuxième procès se tient également à Milan pour financement illicite du parti socialiste de Bettino Craxi. Berlusconi a également été renvoyé en justice pour l’achat dans des conditions suspectes d’un terrain entourant sa villa à Macherio (nord). Enfin, l’ancien président du Conseil italien (mai-décembre 1994) a été mis en examen durant la première semaine de mai pour une affaire concernant la maison d’édition Mondadori et une autre la société alimentaire SME. M. Berlusconi a déposé une plainte récemment contre le pool des juges de Milan, les accusant de le persécuter pour remettre en cause sa carrière politique. (AFP)