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Actualités - CHRONOLOGIE

Indonésie:le nouveau gouvernement enquête sur l'enrichissement de la famille Suharto

La pression populaire exercée pour tirer au clair les sources de l’enrichissement de la famille Suharto continue à porter ses fruits et des pratiques douteuses — en général bien connues — sont quotidiennement mises au jour et portées sur la place publique par l’administration qui, jusque-là, laissait faire. Après la remise en cause des contrats d’approvisionnement en eau de la capitale puis des exemptions fiscales, ce sont vendredi les compagnies de la famille de l’ex-président indonésien exploitant la manne pétrolière du pays — le premier producteur d’Asie — qui retiennent l’attention ainsi qu’un «deal» immobilier particulièrement croustillant. Au moins 120 compagnies liées à la famille Suharto figurent parmi les fournisseurs de la compagnie pétrolière d’Etat indonésienne, Pertamina, et leurs contrats vont être revus. L’administration de Jakarta a également exigé d’une compagnie contrôlée par Bambang Trihatmodjo, le deuxième fils de l’ancien chef de l’Etat, qu’elle règle une amende de 20 milliards de roupies (2 millions de dollars) à laquelle elle avait été condamnée — mais qu’elle n’avait jamais payée — pour avoir construit, sur un espace vert, un hôtel de luxe dont la hauteur finale est le double de celle prévue sur le permis de construire. Le président de Pertamina, M. Sugianto, cité vendredi par la presse indonésienne, a déclaré que l’enquête ouverte à la demande du ministre des Mines et de l’Energie Kuntoro Mangkusubroto avait permis de «découvrir» que 120 firmes contrôlées par la famille Suharto bénéficiaient de contrats de prestations de service ou de biens avec la société pétrolière d’Etat. La liste n’est pas exhaustive, a ajouté M. Sugianto, précisant que les investigations seraient achevées «dans les prochains jours et le résultat transmis au ministre». M. Kuntoro avait déjà annoncé que tous les contrats de Pertamina seraient revus afin d’assurer une meilleure efficacité à la compagnie et que les partenaires étrangers des firmes dans lesquelles les Suharto ont des intérêts n’auraient d’autre choix que d’accepter leur révision. Les deux premières sociétés prises dans le collimateur ont été Perta et Permindo qui ont l’exclusivité du marketing et de l’approvisionnement en pétrole de Pertamina et sont contrôlées par deux fils de l’ancien président. Pertamina — qui assure plus de 60% des revenus en devises de l’Indonésie — a souvent été présentée comme la «vache à lait» de la famille Suharto suspectée d’avoir amassé une fortune, selon certaines estimations, proche de 40 milliards de dollars dont 14 pour l’ancien président lui-même. L’affaire de l’hôtel Mulia, construit dans le centre de Jakarta sur ce qui était un espace vert remis dans des conditions peu claires à une société contrôlée par Bambang Trihatmodjo, défraie depuis longtemps la chronique. L’établissement de 1.008 chambres, d’un luxe extravagant et d’un goût plus que douteux, ne devait pas dépasser 16 étages mais il en atteint finalement allègrement 40. Le président Suharto avait mis un terme l’année dernière à la polémique qui se développait sur ce bâtiment en inaugurant personnellement l’hôtel. Peu après, son fils Bambang annonçait qu’il avait lancé la construction d’une tour jumelle également de 40 étages — et pour laquelle il n’avait aucun permis de construire. Dans un sursaut de courage, les édiles de la capitale lui ont infligé une amende de deux millions de dollars et, en plus, ils exigent maintenant qu’il la paye. Le deuxième fils de M. Suharto a démissionné vendredi de son poste de président-directeur du groupe diversifié Bimantara, et Indra Rukmana, époux de sa sœur Siti «Tutut» Hardiyanti Rukmana, a quitté son poste de directeur général. «Bambang a décidé de démissionner car il estime avoir échoué à maintenir les performances de la compagnie, notamment l’année dernière durant laquelle nos profits sont tombés à 9,6 millions de dollars», selon le nouveau directeur exécutif, Rosano Barack. «Il en a tiré la conclusion qu’il devait remettre la direction des affaires à des professionnels», a-t-il ajouté. (AFP)
La pression populaire exercée pour tirer au clair les sources de l’enrichissement de la famille Suharto continue à porter ses fruits et des pratiques douteuses — en général bien connues — sont quotidiennement mises au jour et portées sur la place publique par l’administration qui, jusque-là, laissait faire. Après la remise en cause des contrats d’approvisionnement en...