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Actualités - CHRONOLOGIE

Sept ans après leur victoire commune sur le "Négus Rouge" L'Ethiopie et l'Erythrée sur le pied de guerre

Les «nouveaux leaders» de la Corne de l’Afrique, Meles Zenawi, l’Ethiopien, et Issaias Afeworki, l’Erythréen, se retrouvent sur le pied de guerre sept ans après leur victoire commune contre le régime du colonel Mengistu Haile Mariam. Le 28 mai 1991, le régime du «Négus rouge» tombe à Addis Abeba sous les coups du Front de libération du peuple tigréen (TPLF), alors qu’Asmara est déjà aux mains du Front de libération du peuple érythréen (EPLF). Deux ans plus tard la province érythréenne devient formellement indépendante. Depuis, les intérêts communs qui unissaient alors les deux hommes se sont défaits devant des stratégies divergentes qui conduisent aujourd’hui les deux pays au bord d’un conflit armé pour des revendications territoriales. Dans un discours marquant le septième anniversaire de la chute de Mengistu, le président éthiopien Negasso Gidada a condamné «la flagrante et inattendue» agression érythréenne. «Nous répondrons fermement pour faire valoir nos droits si le gouvernement érythréen refuse d’accepter notre appel pour la paix», a déclaré Negasso Gidada, alors que des troupes sont massées à la frontière des deux pays. Agés respectivement de 43 et 53 ans, Meles et Issaias s’étaient essentiellement unis dans la lutte contre le régime marxiste du DERG (comité) dirigé par Mengistu Haile Mariam. La chute du régime de Mengistu en 1991 a marqué l’apogée de «l’alliance» entre TPLF et EPLF. «Une alliance commencée en 1976 lorsque Issaias s’allie avec le TPLF à cause des luttes intestines au sein du mouvement «Jabha» luttant pour l’indépendance érythréenne et précurseur dès 1961 de l’EPLF», explique un expert. «Jabha se scinde en deux mouvements à partir de 1976 et l’EPLF est officiellement créé en 1980», poursuit l’expert. «Meles et Issaias étaient tous les deux de tendance marxiste et de religion chrétienne, d’où leur alliance», affirme une source diplomatique africaine, quand d’autres parlent plutôt d’«une alliance stratégique pour se débarrasser de Mengistu». «Entre 1981 et 1983, le DERG (au pouvoir) voulait exterminer l’EPLF. Le TPLF a apporté son concours pour chasser les soldats de Mengistu», précise une source érythréenne. Meles Zenawi prend la tête du TPLF en 1986 au cours d’une réunion à laquelle participent des observateurs érythréens. Les deux mouvements opèrent toujours ensemble, mais des divergences apparaissent entre 1986 et 1988 quant à l’objectif final de libération: toute l’Ethiopie pour les uns, l’indépendance érythréenne pour les autres. Meles Zenawi contacte alors les autres partis d’opposition au régime de Mengistu pour créer en 1989, le Front révolutionnaire et démocratique du peuple éthiopien (EPRDF) afin de «précipiter le déclin de l’armée du DERG», explique l’expert. Si la chute du régime de Mengistu et la paix dans la région étaient les intérêts communs des deux leaders, «la structure rigide érythréenne diffère de la fédération et de l’ouverture éthiopiennes», estime pour sa part un observateur étranger. Le conflit frontalier opposant aujourd’hui «les frères de combat» ne peut masquer les récentes «dissensions» apparues dans le choix de voies économiques et politiques de chacun des deux pays. (AFP)
Les «nouveaux leaders» de la Corne de l’Afrique, Meles Zenawi, l’Ethiopien, et Issaias Afeworki, l’Erythréen, se retrouvent sur le pied de guerre sept ans après leur victoire commune contre le régime du colonel Mengistu Haile Mariam. Le 28 mai 1991, le régime du «Négus rouge» tombe à Addis Abeba sous les coups du Front de libération du peuple tigréen (TPLF), alors...