L'escalade se poursuit Deux militaires israéliens tués au Liban-sud

L’escalade se poursuit au Liban-Sud, où deux militaires israéliens ont été tués et trois autres blessés hier soir près de la frontière libano-israélienne dans la zone occupée par l’Etat hébreu. Des combattants anti-israéliens ont attaqué une patrouille israélienne dans le secteur occidental de la bande frontalière occupée, tuant deux de ses membres et en blessant trois. Aucune formation anti-israélienne n’a revendiqué l’attaque. A la suite de l’attaque, l’artillerie israélienne est entrée en action. Depuis le début de l’année, six soldats israéliens ont été tués et 57 blessés. L’aviation israélienne avait bombardé hier, pour le quatrième jour consécutif, des objectifs du Hezbollah au Liban-Sud, sans faire de victime. Un hélicoptère israélien a tiré vers 11h deux missiles air-sol sur une batterie d’artillerie de la formation intégriste près de Baraachit. L’aviation israélienne avait mené cinq séries de raids contre des bastions du Hezbollah au Liban-Sud au cours des trois derniers jours, marqués par une nette recrudescence des attaques de la formation intégriste contre la zone occupée. Ces attaques, qui ont fait deux tués et un blessé parmi les miliciens de l’Armée du Liban-Sud, ont entraîné une violence riposte contre des secteurs habités du Liban-Sud, où six civils, dont deux enfants, ont été blessés. Les bombardements israéliens, qui ont endommagé une vingtaine d’habitations et causé d’autres dégâts matériels, ont souvent dégénéré en duels d’artillerie avec les combattants de la Résistance islamique, qui a eu trois morts dans ses rangs, selon l’ALS. Un berger tué et un autre blessé Un berger libanais a été tué et un autre légèrement blessé hier par l’explosion de deux mines dans des secteurs jouxtant la zone occupée par Israël au Liban-Sud. Saleh Khaled, 16 ans, a été tué sur le coup par l’explosion d’un engin piégé près du village de Kfour, à trois kilomètres de la zone occupée. Trente minutes plus tôt, un autre berger, Hassan Safa, 40 ans, avait été blessé près du village de Zaoutar, jouxtant la zone occupée. Une trentaine de brebis et de chèvres ont péri dans les deux explosions. Le comité de surveillance Le comité international de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud a appelé hier au respect de la trêve et reconnu la responsabilité d’Israël et de groupes libanais anti-israéliens. Dans un communiqué, le comité de surveillance, réuni depuis mardi au quartier général de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban à Naqoura, a exprimé «sa profonde inquiétude face à la multiplication des incidents qui visent les civils». Il a également appelé le Liban et Israël à respecter les arrangements du 26 avril 1996 qui engagent les belligérants au Liban-Sud à épargner les civils des deux côtés de la frontière libano-israélienne et à ne pas lancer d’attaques à partir de zones habitées. Le comité a reconnu la responsabilité de groupes libanais armés et celle d’Israël et de sa milice auxiliaire, dans des actions miliaires qui ont fait des victimes civiles et endommagé des habitations ou qui ont été menées à partir de zones habitées. Le comité international, qui s’est réuni pour la onzième fois depuis le début de l’année, a examiné neuf plaintes, cinq israéliennes et quatre libanaises. Il a fait assumer à Israël la responsabilité d’actions qui ont blessé six civils au Liban-Sud lundi et mardi et a rendu responsable le Hezbollah des attaques qu’il a lancées à partir de zones habitées. Vers un retrait du contingent norvégien La multiplication des raids aériens et des opérations militaires au Liban-Sud intervient alors que la Norvège semble opter pour un retrait de son contingent de «Casques bleus» au Liban-Sud. Le ministre norvégien de la Défense, Dag Josteïn Fjaervoll, a ainsi estimé hier qu’il serait temps que les soldats norvégiens, en poste depuis vingt ans au Liban pour le compte de la FINUL, quittent le Sud. Le ministère norvégien de Défense va vraisemblablement demander à son gouvernement et au Stortinget (Parlement monocaméral norvégien) avant les vacances d’été que «les forces norvégiennes de la FINUL quittent le pays du Moyen-Orient avant la fin de l’année en cours», a indiqué l’agence de presse norvégienne NTB. Le ministre norvégien a déclaré mardi à Oslo au cours d’un sommet avec ses collègues nordiques (Danemark, Finlande et Suède) et baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) que cette mission au Liban «pourrait être confiée au Baltbat (bataillon balte), actuellement entraidé pour effectuer des missions de maintien de la paix pour le compte de l’ONU». Ces estimations du ministère de la Défense ont occasionné un certain malaise au sein du ministère norvégien des Affaires étrangères, connu pour ses nombreuses activités au Moyen-Orient. Les Affaires étrangères norvégiennes se sont refusées à commenter les propos du ministre norvégien de la Défense. «Ce problème de soldats norvégiens au Liban a été évoqué au ministère des Affaires étrangères, mais aucune décision n’a été prise à ce sujet», a déclaré à Oslo Ingvard Havnen, porte-parole du ministère norvégien des Affaires étrangères.