Un émissaire du quai d'Orsay reçu par Assad et Chareh

Un émissaire officiel français se trouve depuis hier à Damas où il a déjà rencontré le président Assad et le ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh. En outre, Paris a confirmé l’invitation faite au chef de la diplomatie iranienne. Dans le premier cas, les entretiens ont porté sur le blocage du processus de paix, mais aussi sur la prochaine visite en France du chef de l’Etat syrien et, selon les observateurs, sur la question de la résolution 425 du Conseil de Sécurité enjoignant aux Israéliens de retirer leurs troupes du Liban-Sud. S’agissant de la visite prochaine dans la capitale française de M. Kamal Kharazi, la question de la 425 sera très probablement évoquée à cette occasion, selon les mêmes observateurs. Le séjour de M. Kharazi à Paris s’inscrira de plus dans la ligne de l’ouverture en direction de l’Occident enclenchée par M. Mohammad Khatami au lendemain de son élection à la présidence iranienne. Une invitation à effectuer cette visite avait été transmise à M. Kharazi par le secrétaire général du Quai d’Orsay, M. Bertrand Dufourcq, après que les ministres des A.E. de l’Union européenne eurent décidé, le 29 avril dernier, la reprise des échanges de visites officielles bilatérales au niveau officiel. Les mêmes observateurs rappellent l’influence qu’exerce le régime iranien sur le Hezbollah libanais dont les résistants harcèlent les troupes d’occupation israéliennes au Liban-Sud. A Paris, souligne-t-on par ailleurs, on se montre particulièrement soucieux de voir aboutir les efforts entrepris pour amener l’Etat hébreu à mettre en application la résolution 425 de l’ONU. A Damas où il a effectué un séjour de quelques heures — il est reparti en fin de journée pour Paris —, M. Jean-Claude Cousseran, chef de la section Afrique du Nord et Proche-Orient au ministère des Affaires étrangères, a été reçu par le président Hafez el-Assad. L’entretien s’est déroulé en présence notamment du ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh. M. Cousseran, selon le porte-parole présidentiel syrien Gebrane Kourié, a remis au chef de l’Etat syrien «une invitation du président Chirac à se rendre en visite en France». Le président Assad «a promis d’effectuer cette visite à une date à fixer d’un commun accord». Au cours de son entretien avec M. Cousseran, le président Assad a évoqué «les obstacles que pose le gouvernement israélien» au processus de paix au Proche-Orient, actuellement dans l’impasse, a indiqué M. Kourié. Selon lui, le président syrien a réaffirmé «l’attachement de la Syrie au processus de paix, sur la base des termes de référence de la conférence de Madrid (1991), des résolutions de l’ONU et du caractère indissociable des volets syrien et libanais» des négociations avec Israël. M. Cousseran s’était entretenu auparavant dans la journée avec M. Chareh du «blocage du processus de paix» et des «moyens de renforcer les relations bilatérales», selon l’agence officielle syrienne SANA. Arrivé lundi, M. Cousseran a quitté Damas mardi soir.