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Actualités - OPINION

Dis, tu joues au pendu ? (photo)

On voulait donner l’exemple: c’est réussi! Deux enfants de huit et six ans ont été sauvés in extremis d’une pendaison organisée par leurs compagnons de jeu qui voulaient imiter l’exécution des deux condamnés à mort pendus le 19 mai dernier sur la place publique, à Tabarja. Motivés par un simple phénomène de mimétisme, ces écoliers ont trouvé l’affaire divertissante. Et pourquoi pas du moment que 1.500 spectateurs — adultes ceux-là — avaient applaudi le 19 mai à l’exécution des deux hommes? C’est donc que la scène valait la peine d’être vécue et revécue. Gageons même que les enfants se sont disputés la place du pendu qui, à leurs yeux, devait tenir la vedette. Normal, puisqu’ils y ont assisté à la télévision. Comment feraient-ils, à leur âge, la distinction entre fiction et réalité? Le drame se transforme en show au Liban. Est-il donc vraiment nécessaire d’exécuter les condamnés en public? Et la réaction des spectateurs agglutinés sur les lieux de la tragédie? La guerre a-t-elle donc à ce point nourri en nous des instincts macabres pour se réjouir d’un décès, à supposer même qu’il soit mérité? Mais les faits sont encore plus parlants: Suzanne Mohieddine, huit ans, organise avec ses camarades le «jeu» du pendu, dans la cour d’une école du village de Taalabaya, à Zahlé. Elle est sauvée in extremis par des institutrices accourues aux cris des élèves effrayés à la vue du sang qui giclait de son cou. Encore heureux que la vue du sang fasse encore de l’effet... Mohammed Younes, six ans, lui aussi, échappait à la dernière minute à une mort certaine, il y a quelques jours, dans la localité de Kawsariyé (Zahrani). N’ayant pas trouvé l’accessoire principal nécessaire à la pendaison, les compagnons de jeu de Mohammed se contentent d’une corde à linge dénichée sur les lieux. Pour la chance du petit, un passant voit la scène et s’empresse d’intervenir. Le 19 mai, les associations des droits de l’homme avaient dénoncé l’exécution. Faut-il donc que le mouvement se limite à quelques organisations, en attendant qu’à Dieu ne plaise, vos enfants ou les nôtres soient victimes de l’horreur (in)humaine?
On voulait donner l’exemple: c’est réussi! Deux enfants de huit et six ans ont été sauvés in extremis d’une pendaison organisée par leurs compagnons de jeu qui voulaient imiter l’exécution des deux condamnés à mort pendus le 19 mai dernier sur la place publique, à Tabarja. Motivés par un simple phénomène de mimétisme, ces écoliers ont trouvé l’affaire...