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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Pressant son premier ministre de conclure un accord sur les retraits Weizman : à moins d'un déblocage, c'est l'explosion

Le président israélien Ezer Weizman — bien que la Constitution ne lui confère qu’une autorité purement morale — a pressé hier le gouvernement de M. Benjamin Netanyahu de parvenir à un accord avec les Palestiniens sur un retrait en Cisjordanie, la poursuite du blocage risquant de conduire à une «explosion». M. Weizman a également délivré un satisfecit à Yasser Arafat dans la lutte entreprise par l’Autorité palestinienne contre le terrorisme. «Le gouvernement doit se décider très vite sur le retrait, car la poursuite de l’impasse actuelle risque de provoquer une explosion», a souligné M. Weizman à l’issue d’une rencontre avec une délégation de parlementaires américains, conduite par le président de la Chambre des Représentants Newt Gingrich. M. Netanyahu s’oppose depuis des mois au retrait des troupes israéliennes en Cisjordanie prévu par les accords d’autonomie, malgré des propositions de compromis des Etats-Unis qui ont suggéré un redéploiement de 13 à 15% du territoire (VOIR AUSSI PAGE 9). «Je pense vraiment que l’Egypte, la Jordanie et les Palestiniens sont allés tellement loin (dans la voie de la paix) qu’il serait vraiment stupide de tout faire exploser pour une question de 15, 13 ou 11%», a ajouté le président, qui vient d’entamer un deuxième mandat de cinq ans. «Le problème est que les deux parties n’ont pas confiance l’une dans l’autre. Yasser Arafat (le président palestinien) ne nous croit pas et nous ne croyons pas Arafat», a poursuivi M. Weizman. «Nous devons trouver les moyens de nous asseoir avec Arafat pour trouver une solution, car si nous ne trouvons pas une solution quelque chose va exploser», a prévenu le président. Faisant une allusion au premier ministre, M. Weizman a ajouté que dans une telle hypothèse «certains ne manqueront pas ensuite de dire qu’Israël ne dispose pas de partenaire». M. Weizman a délivré un satisfecit à l’Autorité palestinienne quant à son action antiterroriste, prenant le contre-pied de M. Netanyahu qui accuse généralement M. Arafat de «laxisme» dans ce domaine. «Durant les derniers 18 mois, nous avons eu droit à un calme relatif sur le front du terrorisme. Yasser Arafat lutte contre le terrorisme, plus que je ne pensais, mais les opinions divergent en Israël sur son action dans ce domaine», a affirmé le chef de l’Etat. M. Netanyahu justifie souvent son intransigeance sur l’ampleur du retrait militaire israélien en Cisjordanie en affirmant que le président palestinien ne réprime pas suffisamment les groupes armés palestiniens. Le président Weizman a rappelé qu’Israël n’était pas non plus parvenu à éliminer le terrorisme en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, lorsque ces deux régions étaient entièrement sous occupation militaire israélienne. Par ailleurs, le Congrès américain serait prêt à accorder une aide spéciale à Israël pour financer un redéploiement militaire en Cisjordanie, a rapporté hier le quotidien «Haaretz». «Je pense qu’en cas d’urgence, je prendrai certainement cette éventualité en considération», a déclaré au «Haaretz» le président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, qui était interrogé sur la possibilité pour le Congrès de débloquer une aide d’un montant de 1 milliard de dollars. «Si nous parvenons à un accord de paix, la plupart des Américains voudront être utiles», a-t-il ajouté. La télévision israélienne avait annoncé hier l’intention d’Israël de demander cette somme destinée au financement de la construction de nouvelles routes reliant les implantations juives et contournant les villages palestiniens ainsi que la construction de ponts. M. Gingrich, un républicain, critique du président américain Bill Clinton, s’est présenté, lors de sa visite en Israël, comme un allié indéfectible du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Pour l’heure, la question reste théorique vu le blocage total du processus de paix après le refus d’Israël de procéder à un retrait de 13% de la Cisjordanie. Les Etats-Unis fournissent une aide annuelle de 3 milliards de dollars à Israël dont 1,8 milliard sous forme de don, pour l’achat de matériel militaire américain, et 1,2 milliard d’aide économique sous forme de prêt. M. Gingrich est arrivé en Israël samedi pour une visite de cinq jours qui coïncide avec les célébrations de l’anniversaire d’Israël et de la «Journée de Jérusalem». (AFP, Reuters)
Le président israélien Ezer Weizman — bien que la Constitution ne lui confère qu’une autorité purement morale — a pressé hier le gouvernement de M. Benjamin Netanyahu de parvenir à un accord avec les Palestiniens sur un retrait en Cisjordanie, la poursuite du blocage risquant de conduire à une «explosion». M. Weizman a également délivré un satisfecit à Yasser Arafat...