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Actualités - REPORTAGE

Littoral du Metn : un scrutin calme dans une atmosphère de convivialité A Bauchrié, des bédouins, nouvellement inscrits, votent contre le pouvoir (photos)

Au littoral du Metn, malgré la tension qui existait entre les listes opposées, l’atmosphère était calme hier. A part la municipalité de Jdeidé-Bauchrié-Sed el-Bauchrié, les électeurs avaient l’air de participer à une grande rencontre familiale. Une seule liste soutenue par l’opposition a recueilli la majorité des voix dans cette région: La liste de «Sin el-Fil de demain». A Jdeidé-Bauchrié-Sed el-Bauchrié, des nouveaux inscrits, appartenant aux tribus bédouines de Faour (établies à proximité de Zahlé), ont voté pour la liste Boulos Kanaan, qui affrontait la liste soutenue par le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr. A Antélias-Naccache, où deux listes s’affrontaient, la liste «des fils d’Antélias» présidée par M. Farhat Abou Jaoudé, et la liste «du Rassemblement pour la renaissance d’Antélias-Naccache» la journée a commencé dans une atmosphère de kermesse. Plusieurs bureaux de vote ont été prévus, l’un dans l’école publique de la localité où la plupart des électeurs maronites ont voté, l’autre au catholicossat arménien, pour les électeurs appartenant à d’autres confessions. Les candidats et les proches parents des deux listes arrivaient et formaient des groupes séparés. Dans les bureaux de vote, les scrutateurs et les chefs de bureaux prennent tranquillement leur petit déjeuner. Les scrutateurs de la liste Farhat Abou Jaoudé arrivent avec des thermos. Une des scrutatrices lance: «C’est du café que la soeur de Farhat (qui habite à proximité du bureau du vote) a préparé et c’est pour tout le monde». D’autres scrutateurs appartenant aux deux listes engagent la conversation. «Nous sommes des voisins et des amis», disent-ils. Au catholicossat arménien, une messe est célébrée tranquillement en l’église principale, tandis que dans l’arrière-cours du bâtiment, les élections ont déjà commencé. Quelques délégués du parti Tachnag, qui soutient la liste des «fils d’Antélias», présentant un candidat arménien, se déplacent tranquillement parmi les électeurs. L’affluence a déjà atteint les 10% à 9h30. Des tentes ont été dressées, dans la cour du catholicossat pour servir de bureaux de vote aux communautés religieuses minoritaires. Une jeune fille distribue des listes pour les élections de moukhtars. «Ma mère se présente aux élections, c’est une bonne candidate, votez pour elle». La mère, Berna Elias Lebbos, demande à sa fille de se calmer et de mettre fin à sa «vente à la criée». A Jal el-Dib-Bcknnaya, où deux listes s’affrontaient l’une présidée par Georges Abou Jaoudé, soutenu par le pouvoir, et l’autre celle de la Solidarité, l’atmosphère est beaucoup plus tendue. Des centres pour les bureaux de vote ont été prévus au lycée public de Jal el-Dib, pour les maronites et les autres communautés religieuses, alors que les bureaux de vote des arméniens, est placé à Zalka. La route qui mène au lycée public est bloquée. Signalons qu’à Jal el-Dib, la famille Abou Jaoudé est majoritaire et qu’il existe plus d’une quinzaine de candidats appartenant à cette famille qui se présentent sur les deux listes opposées. Les scrutateurs de la liste Georges Abou Jaoudé accueillent la foule à l’entrée du lycée. Amis des deux listes, ils vous mènent aux candidats opposés. Dans la cours du lycée, une camionnette, transformée en kiosque de ravitaillement pour l’occasion, distribue des sodas, des manakiches et du café «le tout offert par Georges Abou Jaoudé (propriétaire de l’usine Ninex) à tous les électeurs». M. Georges Abou Jaoudé, un peu fatigué, est présent «depuis 8 heures 15» parmi ses partisans. «Je suis là pour faire attention à tout ce qui se passe», déclare-t-il. Des partisans de la liste de la «Solidarité», affirment que la liste «de Georges Abou Jaoudé est soutenue par le pouvoir». Et d’expliquer «qu’une plainte a été déposée au caza du Mont-Liban afin de déplacer le bureau de vote des arméniens de Zalka vers Jal el-Dib . Plainte qui est restée sans réponse. Une missive a ensuite été envoyée par Me Joseph Stephan Abou Jaoudé, elle est restée elle aussi sans réponse». Beaucoup d’électeurs se trompent d’urne et déposent, si les chefs des bureaux de vote n’expliquent pas la procédure, les enveloppes consacrées aux moukhtars dans les urnes des candidats aux municipales et vice versa. Renseignements pris, l’enveloppe qui figure dans la mauvaise urne sera annulée durant le dépouillement. Le bureau de vote des arméniens, prévu dans une école arménienne de Zalka, est calme et vide. Aucun représentant de parti arménien n’est présent. La raison en est simple: Il n’y a pas de candidats arméniens à Jal el-Dib. Délégués et responsables des bureaux de vote travaillent au ralenti et attendent «les arméniens qui sont encore à la messe». A 11h, le pourcentage des électeurs avait atteint les 2%. Un octogénaire, candidat aux élections, attend avec son épouse dans un bureau de vote arménien des électeurs qui ne viendront probablement pas. Il déclare que «les élections se déroulent en haut (le lycée de Jal el-Dib) car la plupart des arméniens, inscrits à Jal el-Dib, ont émigré pour les Etats-Unis et l’Australie». Les différents partis arméniens ont donné la consigne à leurs électeurs de boycotter les élections, parce qu’aucun candidat de leur communauté n’a été inclus dans les listes. Tribu bédouine A Zalka-Amaret Chalhoub, l’atmosphère est calme. La liste de Michel Assaf Murr, complète, affrontait une liste de quatre personnes. M. Edouard Semrani (liste de la Dignité), dont les scrutateurs sont absents de Amaret Chalhoub, déclare que «les 16 scrutateurs de sa liste ne peuvent pas être présents à Amaret Chalhoub car la liste de la Dignité n’a pas eu de candidats originaires de la localité». La liste complète de M. Michel Assaf Murr à «plus de 32 scrutateurs», déclare un proche du candidat. A Jdeidé-Bauchrié-Sed el-Bauchrié, où deux listes s’affrontaient, celle du «pouvoir» présidée par Assad Bakhos, et celle de la «Dignité», présidée par Paul Kanaan, et qui affirme «représenter l’opposition», trois centres de vote ont été prévus, l’un à Jdeidé, l’autre à Sed el-Bauchrié et le troisième à Camp Amanos, à proximité de Bourj Hammoud. A l’école publique de Jdeidé, l’atmosphère est calme mais un peu tendue. Les électeurs sont rares à midi mais dans certains bureaux l’affluence a atteint les 50%, au cours de l’avant-midi. Plusieurs électeurs, sortant des bureaux de vote, s’attardent pour discuter. Ils déclarent avoir voté»pour la liste complète d’Assad Bakhos (frère d’Auguste Bakhos)». Des représentants du Tachnag distribuent une liste Bakhos, qui présente un candidat arménien, Ara Minassian. Une femme belge qui ne sait ni lire ni écrire l’arabe, venue avec son époux libanais, note, qu’elle «participe aux élections parce que c’est un fait historique, les Libanais n’ont pas voté depuis 35 ans». Bien que les bureaux de vote de Jdeidé soient calmes, on ressent la tension entre scrutateurs et électeurs. «Nous sommes enthousiastes mais pas tendus», expliquent-ils. A l’entrée de l’école de Jdeidé, des taxis, sur lesquels des photos de Boulos Kanaan sont collées, arrivent transportant des membres d’une tribu arabe, originaire de Faour, à proximité de Zahlé. Ce sont des Arabes qui ont été nouvellement inscrits dans la localité. Un homme en keffieh blanche déclare «nous somme là pour la liste de Boulos Kanaan». En effet, ils sont tout de suite accueillis par un scrutateur de la liste de la «Dignité». Leur bureau de vote se trouve à Bauchrié. Ils se réorganisent et se dirigent vers Bauchrié. Alors que des reporteurs s’apprêtent à les photographier, une des bédouines déclare «allez nous photographier à Tabarja». Le chef de la tribu déclare : «Nous sommes de la tribu à laquelle appartient Wissam Issa, l’un des deux jeunes exécutés la semaine dernière à Tabarja». Des sources bien informées déclarent que cette tribu s’était adressée au président Hraoui avant l’exécution de la semaine dernière pour qu’il gracie le condamné. Appel qui n’a pas été exaucé. Ils sont donc venus voter pour Boulos Kanaan. Un homme de la tribu déclare accompagner les femmes au bureau de vote parce «nos femmes ne savent ni lire ni écrire; quelques-unes ont voté seules et les scrutateurs de la listes opposée ont échangé les listes qu’elles tenaient». Un chef de tribu déclare appartenir à la tribu «de Cheikh Mahmoud Béchara» et que «toute la tribu votera pour Paul Kanaan». Une femme chuchote que «c’est la liste Kanaan qui a payé les taxis de Zahlé jusqu’à Bauchrié». Elle est tout de suite interrompue par l’un des hommes de la tribu. Dans les bureaux de Bauchrié, une famille syriaque, nouvellement inscrite déclare voter «pour Bakhos». L’atmosphère dans ces bureaux, où la plupart des électeurs appartiennent à des communautés minoritaires, nouvellement inscrites est très tendue. Les électeurs viennent seuls ou en petits groupes et quittent sans s’attarder après avoir voté. M. Assad Bakhos, présent aux bureaux de vote de Bauchrié, où il vote lui-même déclare qu’il «existe 3% d’erreur dans les listes des électeurs. C’est un pourcentage très faible par rapport aux années précédentes». Il souligne que «90% des nouveaux inscrits habitent dans cette région». Les chefs des bureaux soulignent que l’affluence a atteint entre 25% et 30% à 13h. «C’est normal», déclare un autre chef de bureau, expliquant que «c’est en fin de journée que les candidats peuvent estimer leur pourcentage de voix. Les minorités deviennent comme une bouée de sauvetage de dernière minute», explique-t-il. Au Technical College (arménien) à proximité du Camp Amanos, une représentante du Tachnag, oublie quelle liste son parti soutient, mais dit «celle-là» en montrant la liste Bakhos. M. Minassian, candidat de la liste Bakhos, déclare qu’il «existe beaucoup de noms arméniens qui manquent sur les listes des électeurs». A Sin el-Fil-Jisr el-Bacha, deux listes s’affrontaient l’une «Sin el-Fil de demain», présidée par M. Samy Chaoul, et l’autre «la liste du Renouveau» soutenue par le pouvoir et présidée par M. Elias Hakim, fils du député Habib Hakim. Dans certains bureaux de vote consacrés aux majorités chrétiennes de la localité, le taux d’affluence a atteint, à 14 heures, les 65%. M. Michel Murr en tournée d’inspection est boudé par plusieurs amis de la liste «Sin el-Fil de Demain» tandis que les partisans de la liste de Renouveau l’applaudissent. Joseph Farah candidat de la liste «Sin el-Fil de demain» déclare qu’il «existe parmi nous des personnes venant des sept villages du Sud qui sont nouvellement inscrites à Sin el-Fil». Dans un des bureaux de vote de Sin el-Fil , les élections ont commencé à 9 heures 30. M. Nakhlé Kahalé, candidat au siège de moukhtar pour la liste de «Sin el-Fil de demain» et M. Georges Rizkallah, candidat au siège de conseil municipal sur la liste du renouveau s’embrassent. Une électrice qui assiste à la scène s’exclame «quelle hypocrisie». M. Rizkallah qui se présente comme «la tête de liste du Renouveau », déclare :«nous sommes un pays démocrate, le pays des élections par excellence. Je suis sûr que les candidats des deux listes oeuvreront pour le bien de la ville». Dans les bureaux de vote consacrés aux arméniens, le parti Tachnag soutien la liste du Renouveau qui présente trois candidats arméniens. Un des délégués du parti précise que «le Tachnag ne soutient pas le seul candidat arménien de la liste de Sin el-Fil de demain». Une scrutatrice de cette dernière qui nie que la bataille soit politisée, déclare que «beaucoup de jeunes ont voté pour notre liste. Ils n’ont pas voté pour la liste d’Elias Hakim car son père est président du conseil municipal depuis 35 ans». Dans les bureaux de vote de Sin el-Fil et de Jisr el-Bacha, consacrés aux communautés minoritaires le taux d’affluence est minime mais la tension monte entre les scrutateurs. L’un d’eux déclare pourtant «nous avons un esprit sportif et nous sommes tous parents». A 16 heures l’affluence dans les bureaux de vote consacrés aux arméniens et aux minorités s’élevait à 30%. A Jisr el-Bacha, les électeurs arméniens et appartenant aux communautés minoritaires sont rares, tandis que les électeurs maronites attendent pour entrer aux bureaux de vote. L’affluence maronite est à 60 % tandis que l’affluence des minorités et des arméniens à 25%. M. David Abi Nader, candidat de la liste de Sin el-Fil de demain accompagné d’un délégué de la liste du Renouveau dénoncent ensemble «quelques erreurs sur les listes des électeurs. Tous deux estiment la marge d’erreur à 5%». Dans un bureau de vote, une scrutatrice raconte qu’«un homme, prénommé Marcel, est inscrit dans un bureau consacré aux femmes». Durant les élections des législatives de 1996, il a pu voter. Cette année le chef de bureau de vote a refusé son vote «jusqu’à preuve du contraire». Rafi Zoulamian, scrutateur de la liste du Renouveau, porte un brassard de sa liste et un badge à l’effigie du président du Conseil, M. Rafic Hariri, est épinglé sur sa veste. Il déclare être «un partisan de M. Hariri ainsi que le scrutateur de la liste Hakim». Il note que «le gouvernement soutient les élections et c’est pour cette raison qu’il mobilise toutes ses forces pour qu’elles soient réussies». M. Boutros Ghazal, candidat de la liste de «Sin el-Fil de demain», présent sur les lieux et assistant à la scène, esquisse un sourire et ne fait pas de commentaires estimant que les propos du scrutateur de la liste du Renouveau sont assez éloquents.
Au littoral du Metn, malgré la tension qui existait entre les listes opposées, l’atmosphère était calme hier. A part la municipalité de Jdeidé-Bauchrié-Sed el-Bauchrié, les électeurs avaient l’air de participer à une grande rencontre familiale. Une seule liste soutenue par l’opposition a recueilli la majorité des voix dans cette région: La liste de «Sin el-Fil de...