Nasrallah accuse le pouvoir de chercher à anéantir ce qui reste de vie politique

Le secrétaire général du Hezbollah cheikh Nasrallah s’en est pris hier implicitement aux dirigeants et au mouvement Amal en les accusant à chercher par le biais des élections municipales à «anéantir ce qui reste de vie politique» dans le pays et à vouloir «imposer un nouveau genre de féodalité». Cheikh Nasrallah a tenu ces propos lors d’un meeting dans la Békaa à l’occasion du cinquième anniversaire de l’enlèvement par un commando israélien de Moustapha Dirani. Faisant allusion aux tentatives du chef du Parlement Nabih Berry et des responsables d’Amal de dépolitiser les élections dans les régions chiites en appelant les partis politiques à s’abstenir de présenter des candidats, le leader du Hezbollah a lancé: «Cette logique est inacceptable car ils cherchent par là à anéantir ce qui reste de vie politique, à éliminer les partis politiques et à imposer un type de féodalité habillé de modernité mais qui ressemble à l’ancien». «Le pouvoir est capable de montrer sa force face aux familles mais par face aux partis politiques», a ajouté cheikh Nasrallah, se demandant pourquoi ce qui est possible chez un ministre, d’être affilié à un parti politique, serait-il «catastrophique» dès lors qu’il s’agit d’un conseiller municipal. Selon le chef intégriste, c’est le pouvoir qui assume la responsabilité de «la confrontation» dans les élections. «Les gens allaient dans le sens de la coalition, mais c’est le pouvoir qui a fait pression sur eux», a-t-il dit, assurant que le Hezbollah est favorable à des listes d’entente et «ne cherche à porter atteinte au leadership de personne».