Tollé contre l'exécution publique de Tabarja

La double exécution de Tabarja, qui s’est transformée en un véritable spectacle public, n’a pas fini de soulever des réactions d’indignation. Après les vives critiques exprimées par le député Boutros Harb, c’était hier au tour d’une dizaine de députés et de responsables du PSP de manifester leur indignation. Le parti de M. Walid Joumblatt a dénoncé l’exécution «spectaculaire de Tabarja», réclamant que la priorité soit donnée à l’amélioration de la situation des prisons, dont les conditions continuent d’être désastreuses. Dans un communiqué qu’il a publié hier, le parti a en outre considéré la scène publique de pendaison comme étant «un acte de barbarie qui suscite la répulsion». Les députés Wadih Akl et Abdo Bejjani ont, eux aussi, désavoué le procédé de l’exécution d’un condamné en public, en réclamant que soit révisé le code de procédure pénale. Le député de Beyrouth, M. Michel Pharaon, a lui aussi contesté ce type de procédé, qui se rapproche, selon lui, des méthodes pratiquées au Moyen Age. «Cela ne correspond pas à la notion de civilisation entendue au Liban» a-t-il précisé. Quant au député Antoine Haddad, il a commenté l’exécution en ces termes: «Je ne suis pas contre la peine de mort, a-t-il affirmé, mais j’ai certainement honte devant de telles pratiques qu’on exhibe et dont on se vante sur des lieux publics». M. Haddad a en outre affirmé que la véritable sanction consiste à «réformer l’homme et non à le condamner». Pour le député Ahmad Fatfat, «la peine de mort ne sert pas à grand-chose puisqu’elle ne réprime pas les crimes». Enfin, se prononçant pour la peine de mort, mais contre la procédure utilisée qu’ils ont considérée comme étant «inhumaine», les députés Sami el-Khatib et Talal Arslane ont tous deux estimé que la peine capitale est «nécessaire pour garantir la sécurité du citoyen».