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Actualités - CHRONOLOGIE

Inde-Chine : la tension monte entre les deux mastodontes asiatiques

La tension suscitée par les essais nucléaires indiens entre la Chine et l’Inde, les deux mastodontes asiatiques aux relations délicates, continuait de monter mercredi après le rappel pour consultations de l’ambassadeur indien à Pékin. La Chine, 1,2 milliard d’habitants, puissance nucléaire déclarée, a vivement condamné les essais indiens et n’a pas du tout apprécié que le ministre indien de la Défense persiste à la qualifier depuis un mois de principale «menace» pour l’Inde. L’Inde, 970 millions habitants, désormais puissance nucléaire de facto, n’a pas digéré que Pékin ait affirmé avoir été victime d’une agression indienne lors de la brève guerre frontalière sino-indienne de 1962. New Delhi est, semble-t-il, aussi inquiet des consultations sino-pakistanaises ayant suivi ses tests nucléaires. Les deux géants, qui ont entamé une guerre de communiqués et de propagande, se font face sur une frontière de haute altitude de plus de 2.000 km, le long de laquelle ils se disputent toujours plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de terrain. Le très lent réchauffement des relations indo-chinoises entamé dans les années 1970, après 14 ans de gel diplomatique, a été brutalement stoppé par les essais atomiques indiens, que New Delhi a justifié en partie par une «détérioration» de la sécurité régionale. «Nous avons un Etat nucléaire déclaré à notre frontière, un Etat qui a commis une agression armée contre l’Inde en 1962», a dit le premier ministre Atal Behari Vajpayee dans une lettre au président Bill Clinton, sans nommer la Chine, mais en la désignant on ne peut plus clairement. Dès avant les essais, George Fernandes, ministre de la Défense dans le nouveau gouvernement nationaliste hindou, avait proclamé que Pékin était la «menace numéro un» pour l’Inde, une déclaration qu’il a répétée «sans regret» après les tests. Après une première réaction relativement modérée aux essais indiens, la Chine a progressivement haussé le ton, accusant son voisin de «chercher à devenir la superpuissance en Asie du Sud et à relancer la course aux armements nucléaires dans la région». L’Inde a rejeté ces accusations, les qualifiant d’«injustifiées» et d’«obstacle dans le processus d’apaisement des tensions», et a affirmé qu’il était «étrange» que Pékin proteste après avoir effectué de son côté 45 tests atomiques avant de signer le traité les bannissant. Une déclaration de l’agence Chine Nouvelle affirmant qu’une politique expansionniste indienne avait conduit en 1962 à une «guerre d’invasion à grande échelle contre la Chine» a été très mal reçue à New Delhi, où un haut responsable a parlé de «voleur réprimandant le policier». (LIRE PAR AILLEURS). Les deux pays se sont affrontés à l’automne 1962 lors d’une brève mais violente guerre frontalière, et continuent de revendiquer certaines parties de leurs territoires respectifs. Des discussions sur des mesures de confiance durent depuis dix ans. L’escalade verbale a conduit mardi soir au rappel pour consultations «urgentes» de l’ambassadeur indien à Pékin, Vijay Nambiar. La presse officielle chinoise a qualifié mercredi l’Inde d’«irresponsable» et d’«immorale» pour avoir parlé de menace chinoise, et a mis en garde contre une «possibilité de guerre nucléaire en Asie du Sud» si le Pakistan, proche de Pékin, riposte et effectue des essais nucléaires. Un analyste de l’Institut indien des études et analyses de défense, Swaran Singh, a estimé que le nouveau gouvernement nationaliste hindou de l’Inde avait décidé d’un «changement stratégique dans les relations avec la Chine». Selon lui, il estimait que Pékin ne prenait pas New Delhi assez au sérieux et qu’il devra le faire désormais après les essais atomiques. (AFP)
La tension suscitée par les essais nucléaires indiens entre la Chine et l’Inde, les deux mastodontes asiatiques aux relations délicates, continuait de monter mercredi après le rappel pour consultations de l’ambassadeur indien à Pékin. La Chine, 1,2 milliard d’habitants, puissance nucléaire déclarée, a vivement condamné les essais indiens et n’a pas du tout apprécié que le...