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Actualités - CHRONOLOGIE

L'horreur en Sierra Léone : 150 civils atrocement mutilés par les partisans de la Junte

L’horreur gagne le nord de la Sierra Leone où 150 civils atrocement mutilés ont été admis à l’hôpital de Makeni (140 km au nord-est de Freetown), a affirmé hier un correspondant de la radio nationale. «C’est un spectacle épouvantable. Les victimes souffrent de nombreuses blessures: amputation des deux bras, profondes lacérations à la poitrine et au visage. Beaucoup ont les doigts coupés», a déclaré ce journaliste, selon lequel ces blessés viennent de sept villages des districts de Bombali (nord) et Tololi (centre-nord). Ces blessés attribuent les attaques aux partisans de la junte chassée de Freetown en février dernier par l’ECOMOG, la force ouest-africaine, qui poursuit son avancée jusqu’aux confins est du pays et aurait désormais le contrôle de la région diamantifère de Kono (Est). Les combattants en déroute, disséminés, refluent désormais vers le nord et le centre, où ils se livrent à des atrocités sur les civils. «Je n’ai jamais vu ça en 19 ans de pratique médicale. Ces pauvres gens sont massacrés par des bandes de sauvages sans cœur. Qu’ont-ils donc fait pour souffrir de la sorte?», s’interroge un médecin de l’hôpital. «Ils arrivent avec leurs blessures pissant le sang, les oreilles ou le nez tranchés, des blessures infectées. Ils continuent d’affluer parfois par groupes de dix», précise le journaliste. Une infirmière, Cynthia Smith, raconte que nombre d’amputés «s’effondrent devant le porche de l’hôpital, exténués, après avoir perdu des litres de sang». «Ils n’ont même plus la force de continer ni même de crier». L’une des victimes, Salifu Kanu, raconte son calvaire: «Des hommes en uniforme militaire ont pénétré dans nos maisons vers minuit dimanche. Quelques-uns avaient des fusils mais la plupart étaient armés de machettes et de massues. Ils nous ont craché dessus en disant qu’ils allaient nous couper la tête pour en faire des jujus (fétiche africain)». «Nous étions avec six enfants et nous les avons suppliés de nous laisser. Ils ont demandé où était le chef. Ils ont pris une lampe de la maison et nous ont aspergé de kérosène. Puis ils ont arraché un bébé de cinq mois des bras d’une femme, l’ont enveloppé dans une serviette, arrosé de kérosène et ont mis le feu»... Un chirurgien, qui dit ne plus perdre de temps à recenser le nombre d’amputés, qualifie la situation de «désespérée». (AFP, Reuters)
L’horreur gagne le nord de la Sierra Leone où 150 civils atrocement mutilés ont été admis à l’hôpital de Makeni (140 km au nord-est de Freetown), a affirmé hier un correspondant de la radio nationale. «C’est un spectacle épouvantable. Les victimes souffrent de nombreuses blessures: amputation des deux bras, profondes lacérations à la poitrine et au visage. Beaucoup...