Appel conjoint Chirac-Moubarak d'une solennité exceptionnelle Les présidents français et égyptien proclament le droit des palestiniens à un Etat indépendant (photo)

Le président égyptien Hosni Moubarak a entamé hier une visite d’Etat de trois jours en France, qui a débuté par un «appel pour la paix», dans lequel Paris et Le Caire proclament le «droit pour le peuple palestinien d’établir son propre Etat indépendant». A l’issue d’un premier entretien à l’Elysée, deux heures après l’arrivée à Paris du «Raïs», Jacques Chirac et Hosni Moubarak ont en outre proposé l’organisation d’une «conférence des pays résolus à sauver la paix» qui «maintiendrait et confirmerait tous les principes et accords existants», avant de saisir les «protagonistes», pour «donner un nouvel élan au processus de paix». Dans cet «appel» d’une solennité exceptionnelle, les deux chefs d’Etat réaffirment leur engagement en faveur d’une paix «juste, durable et globale», établie notamment sur la base du principe de «l’échange de la terre contre la paix et la réalisation des droits politiques légitimes du peuple palestinien». «Selon nous, insistent-ils, cela devrait mener à l’accomplissement du droit pour le peuple palestinien d’établir son propre Etat indépendant sur la base de son droit à l’autodétermination». Ils appellent en outre Israéliens et Palestiniens à «s’abstenir de mesures unilatérales» qui, avertissent-ils, citant explicitement «la colonisation», seraient en contradiction avec les accords et principes définis par les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Conférence de Madrid et le processus d’Oslo». Cette prise de position va bien au-delà de celle du sommet du G8 qui avait mis en garde sans précision Israéliens et Palestiniens, vendredi à Birmingham (Grande-Bretagne), contre tout «acte unilatéral qui pourrait pré-déterminer les négociations sur le statut final» des territoires autonomes. Pour plusieurs pays du G8, cette formulation pouvait faire référence autant à la menace du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat de proclamer un Etat palestinien indépendant en mai 1999 qu’à la poursuite des implantations juives en Cisjordanie. La question du processus de paix a ainsi pris d’emblée le pas sur les rapports économiques franco-égyptiens qui devaient tenir la vedette au cours de cette visite d’Etat, la première en France du président Moubarak depuis 1986. (AFP, Reuters)