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Actualités - CHRONOLOGIE

Sept heures de garde à vue pour Xavière Tiberi, l'épouse du maire RPR de Paris Les gaullistes à leur tour dans la tourmente judiciaire

Une pluie d’épines s’est abattue hier sur le RPR, le parti néogaulliste du président français Jacques Chirac, dont l’ombre plane sur des affaires de népotisme et de corruption à la mairie de Paris, mettant les sphères du pouvoir français dans l’embarras et menaçant de créer une atmosphère de suspiscion et de doute similaire à celle qui a caractérisé le second septennat de l’ère Mitterrand miné également par les affaires judiciaires. Après des mois d’enquêtes et de rebondissements rocambolesques, Xavière Tiberi, l’épouse du très controversé maire RPR de Paris, Jean Tiberi, s’est retrouvée dans les filets de la justice pour un emploi fictif présumé. Placée en garde à vue pendant près de sept heures par la police judiciaire de Versailles (ouest de Paris), elle a été invitée à s’expliquer sur des salaires qui lui ont été versés en 1994 par un conseil général (assemblée départementale) gaulliste de la région parisienne. Une perquisition a eu lieu hier en fin de matinée au domicile parisien du couple Tiberi. Mme Tiberi, que la presse décrit comme prête à tout dévoiler du système de financement RPR (Rassemblement pour la République) à Paris, est rattrapée par l’affaire d’une nébuleuse étude de 36 pages sur la francophonie qui lui avait été payée 200.000 FF (40.000 dollars). Volet mineur, mais explosif, d’une des enquêtes sur le financement du RPR, fondé il y a vingt ans par M. Chirac, l’histoire de ce rapport a rejailli alors que l’ancienne majorité de droite avait tout fait pour l’étouffer. L’ex-ministre gaulliste de la Justice, Jacques Toubon, avait même tenté de faire joindre par hélicoptère un haut magistrat en vacances dans l’Himalaya pour bloquer une procédure lancée contre Mme Tiberi. C’est le président Chirac, après son élection à la tête du pays en 1995, qui avait arbitré en faveur de M. Tiberi, contre M. Toubon, pour lui succéder comme maire de Paris, poste prestigieux qu’il occupa 17 ans. En pleine confusion depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, il y a un an, après une erreur politique majeure de M. Chirac, le RPR se déchire à Paris, M. Toubon s’opposant férocement à M. Tiberi pour lui ravir la mairie. Après une période d’insultes, de procès d’intention et de menaces à peine voilées, la presse affirme que l’heure serait désormais à des tentatives de conciliation entre les deux rivaux et anciens lieutenants de M. Chirac. C’est dans ce contexte que le quotidien populaire «Le Parisien» a révélé hier, liste à l’appui, que quelque 300 emplois fictifs avaient été rémunérés, de manière donc illégale, par la ville de Paris alors fief de M. Chirac. Un ancien directeur du personnel de la mairie, Georges Quemar, a confirmé au Parisien cette information, affirmant que ces emplois auraient coûté 100 millions de francs (16,5 millions de dollars) par an aux contribuables parisiens. Le nom du président Chirac a été récemment cité par un témoin-clef dans les longues enquêtes judiciaires, qui impliquent à des titres divers une dizaine de juges, sur le financement passé du RPR. L’ancien ministre Robert Galley a affirmé devant un juge, d’après Le Monde, que M. Chirac, alors maire de Paris, l’avait chargé en 1984 de trouver, en le nommant trésorier, les moyens de financer le RPR. «Jacques Chirac m’avait fait part de la misère financière du mouvement qui nécessitait donc de grands efforts d’imagination pour arriver à collecter les fonds nécessaires», aurait affirmé M. Galley au juge Desmure. (AFP, Reuters)
Une pluie d’épines s’est abattue hier sur le RPR, le parti néogaulliste du président français Jacques Chirac, dont l’ombre plane sur des affaires de népotisme et de corruption à la mairie de Paris, mettant les sphères du pouvoir français dans l’embarras et menaçant de créer une atmosphère de suspiscion et de doute similaire à celle qui a caractérisé le second...