Le roi Hussein de Jordanie a critiqué les déclarations jugées «contradictoires et déconcertantes» du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur le processus de paix. Le souverain hachémite a également exprimé son regret au sujet de la mort des Palestiniens tués jeudi dans les territoires occupés lors d’affrontements avec des soldats israéliens. «Il s’agit d’un signe de désespoir», a-t-il dit de la violence qui avait éclaté en Cisjordanie et dans la bande de Gaza lors de rassemblements monstres pour commémorer le cinquantenaire de l’Etat hébreu. «Les récentes déclarations contradictoires du premier ministre israélien me laissent perplexe», a indiqué le roi Hussein lors d’une conférence de presse conjointe avec le président suisse Flavio Cotti, en visite à Amman. «Dans une déclaration il (M.Netanyahu) suggère que la paix doit être conclue entre les gouvernements et non les peuples, puis il se contredit en disant que la paix entre gouvernements n’est qu’un papier sans valeur et que la sécurité est l’essentiel», a dit le roi Hussein. Il a ajouté que «sans la paix, soutenue par une majorité écrasante du peuple qui croit en cette paix, qui la défend et œuvre pour elle, la sécurité ne deviendra jamais une réalité» quotidienne. En 1994, la Jordanie a été le deuxième pays arabe après l’Egypte à conclure un traité de paix avec Israël. Mais les relations entre les deux pays se sont dégradées depuis une tentative d’assassinat à Amman d’un responsable intégriste palestinien par les services secrets israéliens et le blocage du processus de paix. Le roi Hussein a indiqué qu’il était «personnellement perturbé» par l’état de processus de paix, mais qu’il voyait quelques signes de progrès. Les Etats-Unis tentent de relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes bloquées depuis mars 1997, en proposant un compromis qui a été accepté par les Palestiniens mais rejeté par les Israéliens. Ce compromis porte sur un retrait militaire israélien de 13,1% en Cisjordanie, mais l’Etat hébreu estime qu’un retrait de cette ampleur mettrait sa sécurité en danger. Selon le roi Hussein, «il existe des extrémistes des deux bords qui tentent d’imposer leurs idées dans cette région et il est temps qu’il soit mis fin à cela», a-t-il ajouté. Le souverain hachémite a émis l’espoir que «les Israéliens ne soient plus forcés à vivre dans une forteresse avec une mentalité d’assiégés». Pour sa part, le président suisse, en tournée au Proche -Orient, a affirmé qu’«il existe un seul moyen (de réaliser la paix) et ce moyen est le dialogue ainsi que le respect des engagements». M. Cotti avait rencontré vendredi à Gaza le président palestinien Yasser Arafat. Il doit se rendre dimanche en Israël pour des entretiens avec M. Netanyahu. (AFP).