Boueiz n'exclut pas des retraits israéliens partiels

Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a déclaré samedi s’attendre à «des retraits israéliens partiels du Liban-Sud» et a estimé que «de tels retraits, s’ils ont lieu, ne provoqueront aucun embarras du côté libanais car la résistance, consciente et politiquement mûre, ne se laissera pas prendre au piège israélien». Dans une interview accordée à «La Voix du Liban», M. Boueiz a affirmé que «la résolution 425 est la résolution la plus claire et la plus précise du Conseil de Sécurité. Elle est totalement indépendante de la paix régionale et ne donne à Israël aucun droit à des arrangements ou à des garanties. En l’adoptant, le Conseil de Sécurité ne cherchait qu’à apporter une solution à un problème ponctuel». «Il ne faut donc pas nous laisser faire par Israël qui cherche aujourd’hui à falsifier cette résolution en liant sa mise en application à des conditions susceptibles de mener à un nouveau 17 mai», a-t-il ajouté. Estimant que «le premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, ne croit absolument pas en la paix et œuvre pour anéantir tout ce qui a déja été réalisé sur ce plan», le ministre des A.E. a souligné que «tout accord de paix porterait un coup fatal au Likoud et ramènerait le parti travailliste au pouvoir en Israël». Evoquant par ailleurs la question des élections municipales, M. Boueiz a réitéré la nécessité pour les politiciens de «ne pas s’en mêler». «Nous avons un problème essentiel consistant en ce que personne ne fait son travail et chacun se mêle du travail des autres», a poursuivi le ministre des A.E. qui a insisté sur la diffférence entre le rôle du député «qui est de nature politique avant toute chose» et le rôle des municipalités. Déplorant le fait que «nous vivons au niveau des institutions dans une anarchie qui ne connaît pas de pareille», M. Boueiz a souligné que «dans la majorité des cas, le député consacre son temps à des questions sociales et passe avec le gouvernement des accords qui l’empêchent par la suite d’assumer son rôle véritable qui est de demander des comptes à l’Exécutif». M. Boueiz a par ailleurs réitéré son point de vue concernant le timing des municipales. «Au départ, je n’étais pas très enthousiaste pour l’organisation des municipales en cette période de fin de mandat et je pensais qu’il valait mieux attendre le début du nouveau mandat présidentiel», a-t-il souligné. En réponse à une question, M. Boueiz a affirmé: «Nous sommes pour l’entente et le consensus mais nous sommes contraints de nous jeter dans la bataille électorale quand elle est inéluctable car nous estimons qu’il s’agit là de la solution la moins mauvaise«. «Car il ne faut en aucun cas permettre à une seule partie de mettre la main sur les affaires municipales», a-t-il ajouté. Evoquant plus particulièrement le cas de Jounieh, le ministre des A.E. a indiqué: «En 25 ans, Jounieh est devenue l’une des villes les plus laides du pays alors qu’elle aurait dû être la ville la plus riche du Liban. De plus, des centaines de naturalisés ont été inscrits sur les registres de l’état civil de cette ville. Cela, je peux le comprendre mais je ne peux comprendre que les registres de cette ville comptent quelqu’un qui s’appelle Gamal Abdel Nasser. Nous sommes donc confrontés ici à une situation d’urgence et c’est pour cela que nous avons estimé, cheikh Rouchaid el Khazen, certaines forces actives et moi-même, qu’il ne faut pas s’ingérer politiquement dans cette ville et qu’il faut œuvrer en vue de mettre en place une équipe apolitique, crédible et fidèle. Nous avons confié cette tâche à M. Georges Frem mais nos efforts ont été torpillés par un député qui a ramené son frère de l’étranger et qui s’est lancé dans une bataille refusant tout consensus».