Le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, a exhorté hier les électeurs à se choisir des conseils municipaux et des moukhtars hors des candidatures présentées ou soutenues par des formations politiques. «Je soutiens de toutes mes forces toutes les alliances ou fédérations familiales et je souhaite que les familles s’entendent entre elles afin de choisir les meilleurs de leurs enfants, ceux qui n’ont rien à voir avec telle ou telle formation politique», a lancé cheikh Chamseddine dans son prêche du vendredi. «Les municipalités appartiennent aux gens simples, pas à l’élite politique», a-t-il dit, affirmant ne pas soutenir de candidats. Le dignitaire religieux, qui cherche à dépolitiser le scrutin municipal afin de désamorcer les tensions que pourraient provoquer des duels entre le mouvement Amal et le Hezbollah dans les villes et localités chiites, mais aussi visiblement afin de ne pas grossir l’influence de ces deux formations, a estimé que les électeurs devraient «voter pour ceux à qui ils pourront par la suite demander des comptes et, éventuellement, écarter après leur avoir publiquement et sans crainte retiré leur confiance» en cas d’échec de leur gestion. «Je vous demande d’élire les véritables représentants de la société, des gens qui sont silencieux et qui ne sont pas organisés politiquement. Vous devez élire des serviteurs à votre disposition, pas des maîtres. S’il y a des seigneurs, il ne faudrait pas que vous leur donniez davantage de force et d’influence», a-t-il ajouté. Pour cheikh Chamseddine, les municipalités sont «plus dangereuses que le Parlement, car elles touchent à la vie quotidienne des gens. Pour cela, si un édile se rendait coupable d’une irrégularité, tous ceux qui ont voté pour lui devraient en assumer la responsabilité».