La fièvre des municipales a gagné le pays

A dix jours de la première étape des élections municipales, dans le Mont-Liban, la fièvre électorale a gagné toutes les couches de la population, désormais passionnées pour les résultats d’un scrutin accueilli d’abord avec réserve et incrédulité. . Avec la décision des grands courants représentatifs de la population chrétienne de se lancer dans la bataille, le taux de participation sera certainement l’une des grandes inconnues du scrutin. Il faut noter aussi que, malgré les appels en faveur de scrutins «apolitiques», le combat pour la «démocratie de la base» est incontestablement politisé, l’opposition cherchant à rattraper le terrain perdu en raison du boycottage des Législatives et à prouver sa représentativité. Malgré les efforts conciliatoires déployés ici et là, et parfois couronnés de succès, la tendance dominante est au déroulement de batailles particulièrement serrées. A la clôture du délai de présentation des candidatures, mercredi, le ministère de l’Intérieur avait enregistré, pour le Mont-Liban, 6.495 candidatures, pour 2.940 postes municipaux, et 1.370 candidatures pour 644 postes de moukhtar. C’est Jounieh qui détient le record de candidatures aux municipales, avec un taux moyen de 8 candidats par poste. Aux deux listes complètes formées dans cette ville par les cercles proches, respectivement, de MM. Farès Boueiz et Mansour el-Bone, une troisième liste dite d’opposition a été annoncée hier. Par contre, le nombre de candidatures aux postes de moukhtar demeure inférieur à la demande, avec 1.280 candidats pour 1.327 postes. Dans les villages où il y a un nombre de candidats inférieur au chiffre requis, le délai de présentation des candidatures a été prorogé. D’ores et déjà, toutefois, des listes ont été élues d’office dans certains villages du mohafazat. Dans le Kesrouan, un conseil municipal, celui d’Aramoun, et 16 moukhtars ont été élus d’office, tandis que les délais de présentation des candidatures ont été prolongés dans 24 villages. Dans le caza du Metn, quatre conseils municipaux sont considérés élus d’office, ceux de Bteghrine, fief du ministre de l’Intérieur Michel Murr, de Mcheikha, Mar Chaya/Mzéké et Daychounié. Dans le caza de Jbeil, les conseils municipaux de Laklouk et Annaya/Kfar Baal sont élus d’office. Dans le caza d’Aley, les conseils municipaux de Houmal, Aïn el-Remmaneh et Aïn Joueyk sont élus d’office. Dans le Chouf: Dahr el-Mghara, Deir Dourit et Haret Jandal. Le président de la République a reçu hier le ministre de l’Intérieur, avec lequel il a passé en revue l’état des préparatifs pour l’organisation des municipales. M. Murr a assuré hier, pour la millième fois, que les municipales se tiendront, sauf si un événement exceptionnel en bouleverse le calendrier, auquel cas elles seraient seulement reportées.