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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

La participation au processus démocratique au centre du séminaire sur la société civile

La société civile, ses valeurs, ses buts, son activité... tel était l’objet du second séminaire de la Fondation libanaise pour la paix civile permanente et de l’association «Mercy Corps International». Ce séminaire, qui a entamé hier ses travaux et se termine aujourd’hui à l’école hôtelière de Dékouané, a mis l’accent sur la définition de la société civile, et sur les moyens de faire participer tout le monde au processus démocratique qui l’accompagne invariablement. Des cas pratiques et des expériences vécues sont venus enrichir les exposés théoriques abondamment documentés. L’introduction a été faite par M. Antoine Messarra, professeur à l’Université libanaise et membre de la Fondation, et Mme Irène Lorfing représentant «Mercy Corps International». «Nous avons au Liban une société civile importante, mais le concept doit en être modernisé», a déclaré M. Messarra. «La société civile devrait passer de la mentalité de l’urgence et de l’assistance à une culture de développement. L’initiative, la participation du plus grand nombre possible et la promotion de l’espace public doivent être encouragés». Pour une relation contractuelle D’autre part, M. Messarra a cité les différents concepts qui devraient caractériser la société civile: «La société civile devrait jouir d’une certaine indépendance, en d’autres termes entretenir une sorte de relation «contractuelle» avec les institutions de l’Etat, sans leur être franchement hostile. Elle devrait également s’armer d’initiative afin de réaliser ses buts, et assurer la participation du plus grand nombre car elle est indissociable de la démocratie et de la liberté, notamment la liberté d’appartenance». En ce qui concerne le citoyen, M. Messarra a insisté sur l’idée de la confiance en soi («citizen power»), en d’autres termes la volonté et la croyance infaillible dans la possibilité de changement. «Le citoyen devrait se sentir concerné par tout, par l’intérêt public, par la politique... parce qu’il a toujours la possibilité de modifier le cours des choses à un niveau ou à un autre», souligne M. Messarra. A la recherche d’une méthodologie Mais la société civile a besoin de suivre une certaine méthodologie pour atteindre efficacement ses buts. M. Messarra résume cette méthodologie en plusieurs points: 1. Le cumul de connaissance: les personnes qui travaillent dans un domaine particulier devraient écrire leurs expériences afin que les générations futures en profitent. 2. Mettre en valeur les côtés positifs: les gens sont devenus sceptiques quant aux théories. Il faut leur montrer des expériences pratiques et réussies sur le terrain. 3. Le suivi: c’est par la persévérance qu’on suscite la confiance des gens. 4. Adopter une autre méthode dans les recherches: celles-ci devraient être plus liées à la pratique, et illustrées par des exemples. 5. Efficience: passer à l’ère de l’efficience signifie étudier l’efficacité de nos actions, ce qui demande de la patience et du temps. Il faut que le Libanais devienne plus conscient de la portée de la politique et de l’économie nationales sur sa vie. La question du développement économique par rapport à la société a été traitée par M. Abdo Kahi. Il a constaté que «le développement économique ne devrait se poursuivre qu’en accord total avec le développement humain, et il faut faire en sorte que tout le monde puisse participer à l’économie, alors qu’actuellement, 85% du capital sont entre les mains de 10 à 12% des gens dans le monde». Et de poursuivre: «Il faut ramener l’économie à l’homme et surtout à son environnement, parce que nous avons compris aujourd’hui que le développement économique ne peut se faire aux dépens de l’écologie. Il faut que les gens s’habituent à respecter l’environnement sinon nous allons à la catastrophe. Quant à l’économie, elle doit être conçue comme servant la société, et non profitant d’elle. D’autre part, le processus démocratique est nécessaire, et il faut le revendiquer avec agressivité». Pour sa part, M. Hassan Hammoud, professeur à la LAU, a donné une conférence très pratique sur le travail de groupe du sociologue. «Ce travail de groupe peut être intéressant à deux niveaux notamment: la résolution de problèmes et le règlement de conflits», a-t-il noté. Un bon coordinateur et un bon observateur «Pour mener à bien son travail de groupe, le sociologue devrait être un bon coordinateur et un bon observateur, comprendre en profondeur les pensées et les réactions des personnes qui lui font face», a expliqué M. Hammoud. «Il faut qu’il donne la chance à ces personnes de déterminer elles-mêmes leur problème et d’en déduire la solution, jouer en quelque sorte un rôle de catalyseur», a-t-il poursuivi. Enfin, M. Messarra a déclaré que «la conception de société civile est le fruit d’une recherche conceptuelle, mais dans les pays arabes, c’est surtout le fruit d’un besoin en vue de la création d’Etats de droit et de développement humain durable». Il a par ailleurs constaté que des progrès certains ont été réalisés dans ce domaine ces dernières années au Liban et dans les pays arabes.
La société civile, ses valeurs, ses buts, son activité... tel était l’objet du second séminaire de la Fondation libanaise pour la paix civile permanente et de l’association «Mercy Corps International». Ce séminaire, qui a entamé hier ses travaux et se termine aujourd’hui à l’école hôtelière de Dékouané, a mis l’accent sur la définition de la société civile,...