Chamseddine critique les pays qui conseillent au Liban de prendre au sérieux la proposition israélienne

Le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, a critiqué hier l’attitude de certains pays européens «amis» qui conseillent au Liban de «ne pas laisser passer l’occasion en refusant de prendre au sérieux la proposition israélienne» de retrait conditionnel du Liban-Sud. «Mais quelle est donc cette occasion que le Liban risque de laisser passer?», s’est interrogé cheikh Chamseddine, qui s’exprimait devant des visiteurs. «Ne s’agirait-il pas de la limitation de notre souveraineté sur notre territoire et de l’imposition de l’Armée du Liban-Sud comme partenaire au sein de notre système politique et de notre Etat?», a-t-il ajouté. Le dignitaire chiite a en revanche rendu hommage à la position du gouvernement et des responsables libanais, estimant que cette position «réussit à dénoncer le projet israélien qui cherche à agresser le Liban et les Arabes de sorte que l’Etat hébreu puisse obtenir ce qu’il n’a pu réaliser pendant vingt ans». Selon lui, «ce n’est pas le Liban qui est aujourd’hui l’otage d’Israël». «Soyez sûrs que c’est Israël qui est maintenant un otage aux mains du Liban. Alors ne l’aidons pas à sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve». Interrogé sur les élections municipales, cheikh Chamseddine a mis en garde notamment contre tout «déséquilibre islamo-chrétien» ici où là. Selon lui, «il ne faut pas que l’on pense en termes de majorité et de minorité dans cette affaire. Il faut que les conseils municipaux élus soient une illustration fidèle du principe de l’entente et de l’équilibre intérieur, ainsi que de la valeur essentielle sur laquelle repose notre système politique, fondé sur le consensus dans les affaires publiques». «Nous mettons en garde aussi bien les musulmans que les chrétiens contre toute attitude individualiste. Nous voulons des municipalités et des conseils variés dans lesquels tout le monde est représenté, car c’est ainsi seulement que les élections municipales auraient un sens», a-t-il dit.