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Actualités - ANALYSE

425 : priorité à une position officielle unifiée

L’essentiel n’est pas tant de notifier les pays étrangers de la position du Liban concernant la résolution 425 que de recueillir leur propre point de vue à cet égard. C’est ce qu’a fait la semaine dernière le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz en recevant les ambassadeurs accrédités à Beyrouth. Des instructions ont été également données aux diplomates libanais en poste à l’étranger pour s’informer de tout ce qui se fait et se dit à ce sujet. Naturellement le but de toute cette opération est de s’assurer que le gouvernement ne sera pas surpris par une quelconque initiative dont il n’aurait rien su et d’éviter de commettre une erreur d’évaluation. Un ancien ministre consulté à ce propos souligne la nécessité d’être parfaitement renseigné pour tout ce qui a trait à la proposition israélienne de retrait pour s’épargner des prises de position contradictoires, la coordination dans ce cadre étant indispensable entre les officiels libanais évidemment mais aussi et surtout entre Beyrouth et Damas. Il est vrai que l’Etat hébreu pèche par excès d’ambiguïté dans ce domaine du fait que les responsables adoptent des attitudes souvent contradictoires. Mais cette ambiguïté est voulue et calculée pour entourer la position officielle d’un flou destiné à égarer les Arabes. Ce n’est pas le cas au Liban où les déclarations sont souvent improvisées. C’est ainsi que le président de la République Elias Hraoui affirmait que toute négociation visant à l’application de la 425 était du ressort du secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan tandis que le président Nabih Berry déniait toute prérogative à M. Annan dans ce cadre. De même, alors que le chef de l’Etat manifestait des craintes quant à des pressions américaines exercées sur Beyrouth pour qu’il admette un éventuel amendement des résolutions 425 et 426 en faveur de l’Etat hébreu, le premier ministre niait de son côté l’existence de telles pressions. Le chef du gouvernement se base-t-il sur des informations pour faire une telle déclaration? Dans l’affirmative, n’aurait-il pas mieux valu en faire part à qui de droit, tout au moins aux présidents Hraoui et Berry? L’ancien ministre susmentionné relève ainsi que, lors de leurs entrevues officielles, les responsables étrangers sont presque toujours accompagnés d’un assistant qui dresse un procès-verbal de tout entretien. Tout ce qui se dit au cours de la réunion sera de fait analysé de fond en comble pour éviter tout risque d’une mauvaise évaluation ou d’un malentendu. Le président de la République a d’ailleurs demandé aux ministres de s’abstenir de toute déclaration et de tout commentaire concernant la politique étrangère de l’Etat. En effet, selon lui, seul le palais Bustros devrait être habilité à prendre position à cet égard du moment qu’il détient toutes les informations et rapports diplomatiques recueillis auprès de diverses sources. Si l’un des membres du gouvernement est acculé à faire une déclaration dans ce contexte, il convient d’accorder les violons au préalable avec le ministère des Affaires étrangères. Mais apparemment, le chef du gouvernement a nié lors de sa visite au Caire l’existence de pressions américaines sur le Liban en se basant sur la teneur du message de Washington qui demandait aux autorités libanaises d’étudier sérieusement la proposition israélienne concernant l’application de la 425. M. Hariri n’y a décelé aucune forme de pression et aucune information n’est venue contredire son analyse. Une position unifiée En tout état de cause, le message délivré par M. Boueiz aux ambassadeurs de différents pays reflète une position unifiée concernant la résolution 425. De ce fait, il n’y a plus aucune pression à craindre. Le ministre des AE attend donc à présent la réponse des Etats dont les représentants ont été consultés. De prime abord, il semble que les pays arabes appuient la position libanaise et que l’Egypte ait déjà pris l’initiative d’effectuer des contacts susceptibles d’entraîner un retrait israélien du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest et de réactiver simultanément les pourparlers syro-israéliens de manière à garantir la sécurité du Nord d’Israël. En effet, une stabilité sur la frontière libano-israélienne est tributaire d’un accord de paix entre Damas et Tel-Aviv. Trop heureux de redorer leur blason au Moyen-Orient, les Etats-Unis sont évidemment mis au courant de toutes les démarches effectuées dans ce sens.
L’essentiel n’est pas tant de notifier les pays étrangers de la position du Liban concernant la résolution 425 que de recueillir leur propre point de vue à cet égard. C’est ce qu’a fait la semaine dernière le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz en recevant les ambassadeurs accrédités à Beyrouth. Des instructions ont été également données aux diplomates...