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Actualités - CHRONOLOGIE

Grandes manoeuvres pour sauver le processus de paix au Proche-Orient Le dernier quart d'heure, selon les palestiniens (photo)

Nouvelle navette dans la région à partir de samedi de Dennis Ross, qui sera cette fois accompagné de Martin Indyk; rencontre prévue mardi prochain au Caire entre le président Hosni Moubarak et Benjamin Netanyahu; réunion le 4 mai à Londres de Madeleine Albright avec le premier ministre israélien puis avec Yasser Arafat; visite hier dans la capitale égyptienne du président de l’Autorité palestinienne, qui a été reçu à cette occasion par le Raïs: le Proche-Orient se trouve plongé dans de grandes manœuvres destinées à favoriser une relance du processus de paix, cela au lendemain de la tournée que vient d’effectuer dans la région le premier ministre britannique Tony Blair. Hier, le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a indiqué qu’il n’était pas prévu que les Européens participent aux réunions qui doivent se tenir à Londres le 4 mai. Le chef de la diplomatie américaine a rappelé devant les journalistes qu’elle rencontrerait séparément le premier ministre israélien et le président de l’Autorité palestinienne. Elle a affirmé que les Etats-Unis «exercent une forte pression pour rapprocher les positions» des Palestiniens et des Israéliens. C’est d’ailleurs un appel en ce sens qu’a lancé hier l’Autorité palestinienne. «La situation est très dangereuse. Nous approchons du dernier quart d’heure. Ou bien il y a une explosion ou nous parvenons à un compromis», a déclaré un conseiller de Yasser Arafat. «Nous appelons les Etats-Unis à faire pression sur Israël pour qu’il accepte les propositions américaines» sur un retrait en Cisjordanie, a ajouté M. Nabil Abou Roudeina. Arafat au Caire Au Caire où il est arrivé venant d’Arabie Séoudite, M. Arafat a été reçu par le président Hosni Moubarak, en présence du ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa. Celui-ci devait affirmer, à l’issue de la rencontre: «Les Palestiniens acceptent l’initiative américaine et veulent traiter sur la base de cette initiative, mais le problème réside dans (la position) du gouvernement israélien». M. Moussa a ajouté que MM. Moubarak et Arafat «se sont concertés avant les prochains pourparlers du coordinateur américain du processus de paix Dennis Ross» attendu samedi après-midi en Israël pour tenter de parvenir à un accord sur un redéploiement israélien en Cisjordanie. Visite de Gore MM. Moubarak et Arafat ont également discuté «des perspectives de la réunion de Londres et poursuivront leurs concertations après la visite de M. Ross», a-t-il poursuivi. Interrogé sur la visite de M. Netanyahu mardi prochain au Caire, M. Moussa a indiqué qu’elle porterait sur «les dangers d’effondrement du processus de paix». En Israël, le Cabinet restreint s’est réuni à nouveau mercredi pour déterminer l’étendue du retrait militaire en Cisjordanie. Après la réunion avec ce Cabinet restreint, qui regroupe une dizaine de ministres de la coalition, M. Netanyahu a réuni son «mini-Cabinet», qui comprend les ministres de la Défense Yitzhak Mordehaï, des Infrastructures nationales Ariel Sharon et de l’Industrie et du Commerce Nathan Chtcharansky. M. Netanyahu tente de convaincre son gouvernement d’accepter un retrait légèrement supérieur aux 9% du territoire de la Cisjordanie proposé jusqu’ici par Israël, avant les entretiens de Londres avec le secrétaire d’Etat américain qui lui demande un retrait de 13% minimum. Selon la presse israélienne, M. Netanyahu serait prêt à aller jusqu’à 11%. Dennis Ross est attendu samedi à Jérusalem pour préparer les entretiens de Londres, où Mme Albright recevra également, mais séparément, le président palestinien Yasser Arafat. MM. Netanyahu et Arafat n’ont pas exclu de se rencontrer si des progrès étaient accomplis avec Mme Albright. Les efforts diplomatiques des Etats-Unis vont s’accentuer dans les prochains jours. Après M. Ross qui sera accompagné par le secrétaire d’Etat adjoint Martin Indyk, le vice-président Al Gore est attendu le 30 avril à Jérusalem pour participer aux célébrations du 50e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël. Selon la presse israélienne, M. Gore profitera de sa venue pour tenter de convaincre MM. Netanyahu et Arafat de parvenir à un accord avant les rencontres de Londres. Sur le plan politique interne, Netanyahu tentait mercredi de renforcer sa coalition avec un parti d’extrême-droite, avant l’arrivée de Dennis Ross. Selon des responsables israéliens, un accord était en bonne voie entre M. Netanyahu et le parti nationaliste d’extrême-droite Moledet (deux députés). Le premier ministre veut intégrer le Moledet à sa majorité réduite à 61 députés sur 120, depuis la défection en janvier du parti Guesher (5 députés) de l’ex-ministre des Affaires étrangères David Lévy. Le Moledet, qui prône le «transfert» des Arabes en dehors d’Israël et des territoires palestiniens, renforcerait le camp des durs du gouvernement qui s’opposent au moindre retrait militaire israélien de Cisjordanie. Les analystes sont divisés sur le sens de la manœuvre du premier ministre qui a justifié son appel au Moledet en affirmant qu’il entendait ainsi renforcer son assise parlementaire «pour promouvoir le processus de paix». Cette explication a suscité un profond malaise parmi les éléments les plus modérés de la majorité, dont le chef de la coalition parlementaire Meir Shetreet (Likoud) qui s’est opposé à l’entrée du Moledet au gouvernement. Le parti centriste de la Troisième Voie (4 députés) a décidé de mettre son veto. «La coalition donne un fort coup de volant à droite en intégrant le Moledet, et nous ne pouvons l’accepter au moment où le processus de paix se trouve dans une situation critique», a déclaré le député Alex Lubotsky. «Avec l’entrée du Moledet au gouvernement, M. Netanyahu essaye de rassurer les colons tout en divisant le camp des contestataires de droite», constate Shmuel Sandler, politologue de l’université Bar-Illan. L’opération permettrait en effet de neutraliser en partie les menaces de motion de censure lancées par une dizaine d’ultranationalistes se réclamant du «Front pour Eretz Israël», qui menacent d’œuvrer à la chute du gouvernement si celui-ci ordonne un retrait militaire de Cisjordanie qu’ils jugent trop ample. M. Netanyahu entend confier au chef du Moledet, M. Rehavam Zeevi, un poste ministériel et un siège au sein du Cabinet de sécurité mais le Moledet s’engagerait à ne pas voter de motion de censure à la Knesset. L’opposition estime que l’entrée d’un parti farouchement opposé à toute concession territoriale aux Palestiniens contredit la volonté déclarée de M. Netanyahu de débloquer le processus de paix. «Je n’étais pas optimiste au sujet de l’acceptation par Netanyahu d’un retrait militaire de Cisjordanie aujourd’hui je le suis encore moins», a déclaré M. Ahmed Tibi, un Arabe israélien conseiller de M. Arafat.
Nouvelle navette dans la région à partir de samedi de Dennis Ross, qui sera cette fois accompagné de Martin Indyk; rencontre prévue mardi prochain au Caire entre le président Hosni Moubarak et Benjamin Netanyahu; réunion le 4 mai à Londres de Madeleine Albright avec le premier ministre israélien puis avec Yasser Arafat; visite hier dans la capitale égyptienne du président de...