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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Mexique et le monde littéraire profondément affectés par la mort d'Octavio Paz

La mort d’Octavio Paz, prix Nobel de littérature 1990, a profondément affecté le Mexique qui voyait en lui non seulement son principal écrivain au talent mondialement reconnu mais encore un véritable maître à penser. Octavio Paz est mort dimanche soir des suites d’un cancer, moins d’un mois après avoir fêté le 31 mars dernier son 84e anniversaire. Il devait être incinéré lundi en fin d’après-midi avant d’être enterré au Panthéon Espagnol, un cimetière réservé à d’importantes personnalités. Auparavant, le président Ernesto Zedillo et les principaux intellectuels, artistes et hommes politiques mexicains lui ont rendu un dernier hommage au palais «Bellas Artes» dans le centre de Mexico où son cercueil avait été exposé et où des centaines de personnes sont venues se recueillir. «La deuxième moitié du siècle a été enrichie par la pensée, la passion et la parole d’Octavio Paz», a déclaré lors de l’hommage officiel le président Zedillo devant l’épouse française du prix Nobel de littérature 1990, Marie-José Tramini. De Paz «il nous reste les idées, l’exemple et la présence de quelqu’un qui dorénavant nous fera défaut pour toujours», a ajouté le chef de l’Etat. Plusieurs gardes d’honneur se sont relayées devant le cercueil de l’écrivain, la plus remarquée étant celle composée de leaders du Parti de la révolution démocratique (PRD, centre-gauche) conduite par le gouverneur de la ville de Mexico, Cuauhtémoc Cardenas, candidat probable à la présidentielle de l’an 2.000. Dans la matinée, l’un des principaux collaborateurs de l’écrivain, l’historien Enrique Krauze, auteur d’une trilogie sur l’histoire moderne du Mexique, intitulée «la Présidence Impériale», avait souligné dans une interview à la radio que les dernières années de la vie d’Octavio Paz avaient représenté «un chemin douloureux vers la mort». La mort lente La dernière année, a dit Enrique Krauze la voix tendue par l’émotion, a été «très difficile» parce que la mort l’a frappé «d’une manière très lente». Souffrant d’un cancer, Octavio Paz a effectivement passé ses derniers jours pratiquement cloîtré et sans pouvoir en particulier assister le jour de son anniversaire à la remise du prix de la Fondation Octavio Paz, créé en décembre dernier, à l’écrivain chilien Gonzalo Rojas. Un autre des grands intellectuels mexicains, l’écrivain Carlos Monsivais, a estimé que la mort de l’auteur du «Labyrinthe de la Solitude» «représente pour le pays la perte de l’homme de lettres le plus extraordinaire du siècle». De son côté, la presse a également rendu hommage à Octavio Paz avec notamment le principal quotidien d’opposition «la Jornada» citant à la Une, à côté d’une immense photo de l’écrivain, une phrase du poète: «Je suis présent partout et pour mieux voir, pour brûler d’un feu plus fort, je m’éteins». «Le Mexique a perdu un homme qui bénéficiait d’une grande autorité morale et politique», a affirmé de son côté le quotidien «Novedades», tandis que le journal «Reforma» a souligné qu’Octavio Paz avait été le premier Mexicain couronné du prix Nobel de littérature. A l’étranger, les hommages ont également été nombreux, le département d’Etat américain saluant la mémoire du prix Nobel tout en soulignant qu’il avait contribué à expliquer aux Américains «la grandeur et la complexité de leur voisin du sud». La mort d’Octavio Paz «endeuille la littérature mondiale», a estimé pour sa part le premier ministre français, Lionel Jospin, tandis que l’ancien président portugais, Mario Soares, a parlé d’«une perte irréparable pour le Mexique et le monde». Depuis Madrid, l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa a estimé qu’Octavio Paz avait été «une des grandes figures de notre époque». (AFP)
La mort d’Octavio Paz, prix Nobel de littérature 1990, a profondément affecté le Mexique qui voyait en lui non seulement son principal écrivain au talent mondialement reconnu mais encore un véritable maître à penser. Octavio Paz est mort dimanche soir des suites d’un cancer, moins d’un mois après avoir fêté le 31 mars dernier son 84e anniversaire. Il devait être...