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Actualités - DISCOURS

Dans son prêche à l'occasion de la fête de l'Adha Kabbani : il ne faut pas lier le mariage civil et l'abolition du confessionnalisme

Le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a affirmé qu’«il ne faut pas lier l’instauration du mariage civil et l’abolition du confessionnalisme politique (...) qui doit s’inscrire dans le cadre d’un long processus de préparation». Dans le prêche qu’il doit prononcer aujourd’hui à la mosquée de l’imam Ali (Tarik Jédidé) à l’occasion de la fête de l’Adha et dont le texte a été distribué à la presse lundi, le dignitaire sunnite s’étend longuement sur la formule libanaise «qui n’est pas basée sur le nombre mais sur la convivialité». Le président du Conseil supérieur chiite (CSC), l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine, et le cheikh Akl druze p.i., cheikh Bahjat Ghaïth, ont, pour leur part, mis l’accent sur la nécessité de resserrer les rangs internes et de renforcer la coordination avec la Syrie «pour faire face aux dernières manœuvres israéliennes». Cheikh Kabbani, fer de lance de la campagne contre le projet de mariage civil facultatif approuvé par le Conseil des ministres, réaffirme l’attachement des musulmans à la formule libanaise basée sur «la convivialité islamo-chrétienne, ce qui en fait une patrie de dialogue et d’interaction humaine et civilisationnelle». «Notre position à ce sujet se fonde sur trois principes, dit-il. Le refus de tout projet portant atteinte à nos préceptes, l’attachement à la paix civile, à la convivialité et à l’Etat des institutions et notre souci de renforcer la sécurité et la stabilité du pays. Notre rejet du projet de mariage civil n’est pas dû au plaisir de faire de l’opposition, mais au fait qu’il est en contradiction avec notre religion parce qu’il sape les fondements de la famille». «Ce que nous refusons pour nous-mêmes, nous le refusons aussi pour nos partenaires dans le pays, les chrétiens, ajoute cheikh Kabbani. Comme eux, nous pensons qu’il ne faut pas lier l’instauration du mariage civil à l’abolition du confessionnalisme politique qui sont deux questions tout à fait différentes. Bien que nous appuyions la suppression du confessionnalisme conformément aux dispositions de notre constitution, nous estimons, comme les chrétiens, que cette question doit faire l’objet d’un consensus. Elle ne peut être réalisée par une simple décision. Elle doit être le fruit d’un processus qui n’est pas régi par la loi du nombre mais par la logique de l’entente et de la persuasion. Elle doit être précédée par de sérieux efforts sur les plans de l’éducation, de l’information, et au niveau social. C’est de là que vient la sagesse du document de Taëf qui stipule que l’abolition du confessionnalisme doit se faire grâce à un plan détaillé passant par la formation d’une commission nationale chargée d’examiner les moyens adéquats pour atteindre l’objectif». «Le Liban ne peut pas vivre dans le cadre d’une hégémonie exercée par une certaine fraction, poursuit le mufti. Nous ne sommes pas de ceux qui préconisent un système hégémonique et nous ne le serons jamais. Cependant, nous continuerons à défendre les principes sur lesquels a été fondé notre pays. A savoir: la convivialité, l’unité territoriale, l’identité arabe, les principes de justice et d’égalité et le respect des croyances religieuses». Cheikh Kabbani indique que le Liban «a besoin plus que jamais de l’unité des rangs et de la solidarité de son peuple pour faire face aux dangers représentés par les complots israéliens de nature agressive et expansionniste visant à provoquer des discordes internes et une déstabilisation (...). Ce danger se manifeste aujourd’hui par la proposition israélienne concernant la 425. A travers cette manœuvre, Israël nous offre un poison foudroyant, dont le but est de saper notre unité interne, la solidarité arabe et la concomitance des volets libanais et syrien». Chamseddine: non au confessionnalisme Dans le prêche qu’il prononce ce matin à la mosquée de l’imam Sadek au rond-point Chatila, l’imam Chamseddine lance un vibrant appel aux Libanais afin qu’ils restent unis et solidaires. «Nous notons avec beaucoup d’inquiétude la résurgence des sentiments confessionnels et sectaires qui se manifestent dans différents domaines de notre vie publique, dit-il. Nous remarquons aussi les agissements de nature confessionnelle au niveau de l’Etat et du système politique, des agissements qui ont provoqué de graves secousses dans la société, propageant un sentiment de peur chez la population et ternissant l’image du Liban à l’étranger. Si nous menons une analyse en profondeur, nous réalisons que le confessionnalisme n’est pas inhérent à la personnalité du Libanais. Il a pour source la gestion des institutions et les responsables politiques». L’imam Chamseddine appelle les hommes de religion, les mouvements culturels et les responsables de la presse à «se mobiliser avec force pour faire face à ce phénomène et pousser les Libanais à adopter une attitude modérée dans leurs relations réciproques». Le dignitaire chiite estime par ailleurs qu’Israël, en proposant le retrait conditionnel du Liban-Sud, «vise à sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve en raison de la résistance et du refus du Liban et de la Syrie de se plier à ses exigences». Ghaïth pour le dialogue Pour sa part, cheikh Ghaith appelle les responsables politiques à «opter pour un dialogue raisonnable basé sur le respect mutuel et prenant en considération les intérêts nationaux supérieurs». Dans un message adressé à l’occasion de l’Adha, le cheikh Akl p.i. estime qu’«il est nécessaire que les responsables évitent de prendre des décisions susceptibles de provoquer des polémiques et des dissensions», en allusion au projet de mariage civil facultatif qu’il a rejeté. Après avoir longuement développé les concepts de droit et d’injustice, le dignitaire religieux druze précise que «l’injustice se manifeste dans notre région à travers l’entité sioniste dont la dernière manœuvre est l’acceptation conditionnelle de la 425 qui a pour principal objectif de dissocier les volets libanais et syrien pour isoler chacun des deux pays conformément au principe: diviser pour régner».
Le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a affirmé qu’«il ne faut pas lier l’instauration du mariage civil et l’abolition du confessionnalisme politique (...) qui doit s’inscrire dans le cadre d’un long processus de préparation». Dans le prêche qu’il doit prononcer aujourd’hui à la mosquée de l’imam Ali (Tarik Jédidé) à l’occasion de la...