Les marchés pétroliers restent déséquilibrés en dépit des réductions de production annoncées par les pays de l’OPEP et certains producteurs non-OPEP, a estimé vendredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui prévoit que les prix resteront volatiles dans un contexte difficile. Dans son rapport mensuel, l’AIE a révisé en baisse de 400.000 barils/jour (bj) la demande pétrolière mondiale prévue pour le premier trimestre 1998 à 75 millions bj. La prévision de la demande pétrolière globale pour l’ensemble de l’année est également revue à la baisse à 75 mbj au lieu de 75,1 mbj. L’offre mondiale de pétrole s’est, de son côté, élevée à 76,5 mbj, selon les estimations de l’AIE. Cette tendance devrait encore accentuer le déséquilibre entre une offre pléthorique et une demande affaiblie par la douceur inhabituelle du climat dans l’hémisphère nord et les retombées de la crise économique asiatique. Sans compter les stocks industriels qui restent très hauts, en dépit d’une baisse en février dans l’OCDE. Pour l’AIE, il y aura 3,5 millions de barils par jour (mbj) en trop sur le marché pétrolier au deuxième trimestre de cette année. Les réductions confirmées par la conférence extraordinaire de l’OPEP fin mars à Vienne, et par certains producteurs non-OPEP, auxquels se sont jointes récemment la Norvège et la Russie, soit au total 1,5 mbj, seront donc notoirement insuffisantes pour rétablir l’équilibre. L’annonce surprise par l’Arabie Séoudite, premier producteur mondial, le Mexique et le Venezuela, d’un accord tripartite pour réduire la production de pétrole a cependant permis de stopper, à partir du 17 mars dernier, la chute des prix du brut au moment où ils atteignaient leur plus bas niveau depuis presque une décennie. Ces coupes se sont avérées suffisantes pour faire remonter les cours du brut et les stabiliser à leur niveau actuel. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord (livraison mai) s’échangeait à 14,13 dollars, en hausse de 15 cents, jeudi soir sur le marché londonien. Le baril de Brent cotait 19 dollars, début décembre avant la décision de l’OPEPd’augmenter sa production de brut de 10%. Le marché devrait continuer à être difficile pour les producteurs, a averti l’AIE qui souligne que les opérateurs attendent de voir l’impact des décisions de réduction. La production des pays de l’OPEP au premier trimestre 1998 a été de 28,6 mbj soit nettement au-dessus du plafond officiel de 27,5 mbj. Les réductions de production décidées (1,245 mbj) n’étant effectives qu’à partir du 1er avril. Même si les producteurs de l’OPEP respectent strictement leurs engagements, la production risque d’être encore trop forte par rapport à la demande. (AFP)