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Actualités - CHRONOLOGIE

La police tire sur les étudiants à Djarkarta : 6 tués et 20 blessés sur le campus (photo)

Les forces de l’ordre ont ouvert le feu hier en fin de journée dans le centre de Djakarta, faisant au moins six morts, pour disperser quelque 5.000 manifestants, en majorité étudiants, qu’elles ont pourchassés à travers le campus et les quartiers résidentiels voisins. Ce bilan a été communiqué par un responsable étudiant qui a fourni les identités des victimes, tombées selon lui à l’intérieur de l’Université Trisakti. Selon des informations recueillies sur place, les tirs ont également fait une vingtaine de blessés parmi les manifestants qui demandent la démission du président Suharto. Plus de trois heures après les premiers coups de feu, des blessés étaient encore amenés à l’un des hôpitaux du secteur où le chaos était indescriptible. Un étudiant en économie de 21 ans, traité pour une blessure au pied, a déclaré que «les forces de sécurité s’étaient comportées comme des animaux». «J’espère que cela va devenir comme les Philippines et que nous allons avoir un «pouvoir populaire. J’espère que cela va être comme Tiananmen», a-t-il encore ajouté en référence au mouvement démocratique de Pékin de 1989. Le porte-parole de la police de Djakarta, interrogé, se refusait toujours en soirée à donner toute information à la presse, indiquant ne pouvoir rien dire en l’absence de son supérieur «parti au quartier général expliquer ce qui se passe». Les forces de l’ordre — police et armée —, ont rapporté les journalistes sur place, ont complètement bouclé tout ce secteur résidentiel et commercial, traversé de larges avenues ombragées, à moins de 5 kilomètres au nord-ouest du centre de Djakarta. Chasse aux fuyards Plusieurs heures après le début de la fusillade, les forces de l’ordre pourchassaient encore, alors qu’une nuit noire était tombée depuis déjà longtemps, les manifestants qui tentaient de s’enfuir des bâtiments de l’Université Trisatki. Un témoin a raconté qu’il avait vu «un policier poursuivre à l’intérieur du campus un étudiant en lui tirant dessus alors qu’il courait». «Il semblait avoir vraiment perdu tout contrôle», a ajouté ce témoin. Un autre témoin a déclaré avoir vu un groupe d’étudiants essayant de sortir de l’un des immeubles de l’université sous la protection d’un chiffon blanc se faire tirer dessus par les forces de l’ordre. Les forces de l’ordre, qui ont fait usage de leurs fusils d’assaut, ont poursuivi les manifestants jusqu’aux bâtiments universitaires dans lesquels elles ont pénétré, ont indiqué des témoins. Les troubles ont commencé, selon les récits des témoins sur place, vers 17h00 locales, lorsque les étudiants, qui avaient formé un sit-in devant un barrage de police les empêchant de se rendre en cortège au Parlement proche, ont identifié un agent des forces de sécurité en civil dans leurs rangs. Pour le dégager, les forces de l’ordre ont ouvert le feu d’abord en utilisant des balles de caoutchouc puis à balles réelles, selon les récits concordants de témoins sur place et d’infirmiers. Les manifestants, pris de panique, ont alors reflué devant les forces qui les chargeaient. Des rafales d’armes automatiques ont été entendues par les témoins. Les incidents provoqués par la découverte d’agents des services de renseignement, en civil et armés, dans les rangs des manifestants avaient déjà auparavant provoqué de sérieux incidents. L’un de ces agents, selon les autorités, a été ainsi tué par des manifestants samedi non loin de Djakarta. Un autre, découvert à Ujungpanang, a été malmené avant d’être remis au président de l’université. Plusieurs ont été également été découverts ces derniers mois à Yogyakarta ainsi qu’à Lampung, ce qui avait provoqué de sévères représailles des forces de l’ordre contre les étudiants. (AFP, Reuters)
Les forces de l’ordre ont ouvert le feu hier en fin de journée dans le centre de Djakarta, faisant au moins six morts, pour disperser quelque 5.000 manifestants, en majorité étudiants, qu’elles ont pourchassés à travers le campus et les quartiers résidentiels voisins. Ce bilan a été communiqué par un responsable étudiant qui a fourni les identités des victimes, tombées...