Cannes : Clap départ ce soir (photo)

Cannes se mettait hier sur son 31 avant le «clap» départ du 51e Festival international du film (FIF), qui sera donné mercredi soir, lançant 12 jours de la plus grande fête mondiale du cinéma dans cette ville du sud de la France. Dans le palais des Festivals, ouvriers et techniciens s’activent, les responsables des pompiers effectuent une dernière visite de sécurité, tandis que les milliers de professionnels et journalistes prennent leurs quartiers. Mais le tapis rouge n’a pas encore été posé sur les fameuses marches que graviront les stars. Sur la Croisette baignée par le soleil, on vient de dresser les affiches de films qui vont se disputer l’attention des badauds. Le long de la plage, les télévisions ont planté leur tente. A l’entrée du Carlton, les effigies géantes de Jean Reno et Robert De Niro ont remplacé l’habituelle James Bond Girl, pour assurer la promotion de leur film «Ronin». Aux terrasses des hôtels et à l’aéroport voisin de Nice, les équipes de télévision filment leurs premières stars. Membre du jury présidé par Martin Scorsese, la comédienne américaine d’origine suédoise Lena Olin, venue avec sa fillette et son mari, répond aux questions en attendant ses valises. Derrière ses lunettes noires, Isabelle Huppert, vedette de «L’Ecole de la chair», le film français de Benoît Jacquot présenté en compétition officielle, est entourée de servers du Majestic aux petits soins. Le sosie de Clinton C’est «Primary Colors», de Mike Nichols avec John Travolta en sosie du président Bill Clinton, qui lèvera ce soir le rideau. Le festival sera inauguré par le ministre français de la Culture Catherine Trautmann, accompagnée du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, lors d’une cérémonie présidée par Iabelle Huppert. 22 films briguent la Palme d’or, au design remodelé. Le trophée sera décerné le 24 mai par le jury pour moitié féminin — une première, bien qu’aucune femme ne soit en lice pour la Palme. Le cru 98 s’annonce meilleur que pour l’édition du cinquantenaire, selon Gilles Jacob, le délégué général, avec le retour de «fidèles» tels que les Britanniques Ken Loach et John Boorman, le toujours surprenant Danois Lars von Trier, l’Italien Nanni Moretti, le grec Angelopoulos, le Taïwanais Hou Hsiao-hsien. La sélection fait la part belle aux Américains, qui ouvrent et ferment le festival en fanfare et présentent quatre films en compétition. C’est le monstre nippon «Godzilla» de Roland Emmerich qui baissera le rideau le 24 mai. Seize pays sont représentés en sélection officielle (en et hors compétition). A l’affiche d’«Un certain regard» figurent deux anciennes Palmes d’or, le Japonais Shohei Imamura et l’Anglais Roland Joffe, mais aussi le grand maître suédois Ingmar Bergman. Cette section accueille aussi la benjamine du festival, l’Iranienne Samira Makhmalbaf, 18 ans, et, en séance spéciale, le fidèle doyen, le Portugais Manoel de Oliveira, 90 ans. Côté stars et strass, le plateau est alléchant. Gérard Depardieu, Carole Bouquet, Johnny Depp, Gong Li, Sophie Marceau, Jeanne Moreau, Bruce Willis, Cameron Diaz, Matt Dillon, Ewan McGregor, les Blues Brothers Dan Aykroyd et John Goodman, Mira Sorvino sont notamment annoncés. Il y aura aussi les nouveaux talents, dont ce sera le baptême de feu, tels que Erick Zoncka qui présente le seul premier film de la compétition ou les 24 autres candidats à la Caméra d’or, un trophée créé il y a 20 ans pour récompenser un premier long métrage. Enfin, le fameux «bunker» du Palais accueillera le Marché international du film, qui rassemble vendeurs, acheteurs, exportateurs, qui n’oublient pas que le cinéma est aussi une industrie. (AFP, Reuters)