A quarante-huit heures de l'expiration du délai de dépôt des candidatures au Mont-Liban Les préparatifs du scrutin s'intensifient dans toutes les régions

A l’approche de la première phase des élections municipales, prévue pour le 24 mai au Mont-Liban, la fièvre électorale est devenue perceptible dans les différentes régions du pays. C’est dans une ambiance particulièrement fiévreuse et parfois même tendue que les appels à une participation massive de la population se sont multipliés ces derniers jours. Les candidats aux conseils municipaux et aux postes de moukhtars sont tous les jours plus nombreux, en dépit des efforts déployés par certaines forces actives pour la formation de listes de coalition ou de listes consensuelles. Cette pléthore de candidatures augure des batailles électorales acharnées qui opposeraient dans beaucoup de cas des membres d’une même famille. Aussi est-il nécessaire de souligner que les préparatifs s’accélèrent particulièrement au Mont-Liban. Dans cette région, le délai de dépôt des candidatures expire demain, mercredi. De ce fait, les tractations devraient s’intensifier au cours des prochaines 48 heures en vue de dessiner les alliances de la bataille électorale sauf rebondissements du dernier quart d’heure. Au Mont-Liban Le caïmacam du Ftouh-Kesrouan a fait état, hier, de la présentation de 66 candidatures pour les élections des moukhtars et de 176 pour celles des conseils municipaux. A Jounieh, les prémices d’une bataille électorale serrée ont commencé à poindre à l’horizon après que les députés du Kesrouan ont échoué à s’entendre entre eux sur une liste de coalition. Deux listes sont en lice jusqu’à présent. Elles seraient présidées respectivement par M.Haïkal el-Khazen (frère du député Rouchaid el-Khazen) et Joe el-Bone (frère du député Mansour el-Bone). Une troisième représentant le courant aouniste et l’opposition chrétienne est en gestation, dit-on. A Ghazir, l’avocat Ibrahim Antoine Haddad entreprend des contacts tous azimuts pour former une seule liste de coalition qu’il présidera et qui représentera toutes les familles de la localité. Il a affirmé entreprendre cette démarche en vue d’éviter d’éventuelles confrontations entre les habitants de cette localité. A Jbeil, des tracts au nom de la «liste de Jbeil» conduite par un jeune ingénieur, Jean-Louis Cordahi, membre du syndicat des entrepreneurs, ont été distribué hier à la population. Dans ces tracts, les membres de la liste s’engagent à travailler en équipe et en coordination avec les organismes de l’Etat pour promouvoir les intérêts de la ville de Jbeil. A Ghobeiri, M. Salah Haraké, député de Baabda, s’est déclaré favorable «à une concurrence démocratique entre les listes rivales loin de toutes tensions et susceptibilités partisanes», à l’issue d’une série de rencontres effectuées hier avec des délégations venues de Bourj el-Brajneh et de Ghobeiri. Il a invité les habitants de la localité à être prudents et vigilants et à éviter «tout acte provocateur». A Beyrouth La liste des candidats continue de s’allonger régulièrement. Plusieurs ligues représentant des familles beyrouthines se sont réunies et ont annoncé la candidature de l’un des leurs au sein du conseil municipal de la capitale. Un rassemblement désigné sous le nom de «la Rencontre populaire beyrouthine» a présenté la candidature de Ghada el-Yafi, fille du président Abdallah el-Yafi, invitant les forces actives à faire figurer son nom dans une éventuelle liste de coalition dans la capitale. Par ailleurs, Roula Wafic Ajouz , directrice générale de la revue éditée par la MEA «Cedar Wings», et représentante du journal «Herald Tribune» au Liban ainsi que des revues «Time» et «Fortune» au Caire, a annoncé hier sa candidature au conseil municipal de Beyrouth. D’autre part, la ligue de la famille Rifaï a tenu une assemblée plénière et a décidé de présenter la candidature de Kamal Rifaï au conseil municipal et celle d’Adnan Rifaï pour le poste de moukhtar de Mazraa. De son côté, M. Michel Pharaon, député de Beyrouth, a évoqué hier avec une délégation du parti Ramgavar les élections municipales et des moukhtars. Les deux parties sont convenues de la nécessité de poursuivre les concertations en vue de parvenir à des résultats satisfaisants au niveau des élections municipales et des moukhtars. A Zahlé A Zahlé, des rumeurs persistantes font état de l’appui du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, à la liste parrainée par le député Elias Skaff. Ce dernier a apporté un soutien sans équivoque à la candidature de l’ingénieur Assaad Zgheib. Hier, M. Georges Hraoui, fils du chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, a rallié les rangs du député Skaff affirmant que «l’intérêt du chef-lieu de la Békaa commande la réalisation d’une entente entre toutes les fractions». En réponse à une question, M. Hraoui a déclaré: «J’ai pris la décision que j’ai jugée opportune. Il n’y a pas lieu d’interpréter ma position comme étant une dissension au sein de la famille Hraoui. J’œuvre en vue de l’unification des rangs de toutes les familles de la ville». Prié de dire si son alliance avec M. Skaff est ponctuelle, M. Hraoui a affirmé être contre toute coalition ponctuelle. «J’ambitionne une entente permanente qui prévaudrait avant, pendant et après la fin du scrutin, tel un mariage maronite», a-t-il dit. Pour sa part, Joseph Diab Maalouf, candidat du rassemblement dit «le Front de Zahlé de demain» appuyé par le député Khalil Hraoui et officieusement par le chef de l’Etat, a confirmé sa candidature. Interrogé, le député Sakff a souligné que «c’est l’autre partie qui a refusé de sceller une entente». Au Liban-Sud Dans le chef-lieu du Liban-Sud, des milieux informés croient savoir que les députés de Saïda, Mme Bahia Hariri et Moustapha Saad, se réuniront à nouveau demain, mercredi, en vue de poursuivre leurs concertations dans le but de parvenir à une entente sur les noms des membres du conseil municipal de Saïda et de son président. Rappelons que les deux parlementaires s’étaient rencontrés une première fois, dimanche, et avaient conféré au sujet des élections municipales. Pour sa part, la Jamaa islamiya a annoncé hier son intention de participer au scrutin électoral en vue de permettre l’élection d’un conseil municipal «compétent, intègre et à même de mettre en œuvre des projets de développement de la ville de Saïda».