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Actualités - CHRONOLOGIE

Les groupes automobiles allemands se lancent à l'assaut du marché mondial (photo)

L’industrie automobile allemande a lancé une offensive sans précédent de conquête du marché mondial, avec les noces de Daimler et de l’américain Chrysler et la bagarre relancée entre Volkswagen et BMW pour le rachat des luxueuses Rolls-Royce. «Le reproche de frilosité longtemps fait aux groupes allemands d’être trop renfermés dans leurs frontières n’a plus lieu d’être», a estimé vendredi un analyste d’une grande banque francfortoise. L’union de Daimler-Benz avec la compagnie américaine Chrysler, annoncée jeudi, est la plus grande jamais réalisée dans l’histoire industrielle. D’un montant de 166 milliards de mark (92 mds de dollars), elle donnera naissance au nouveau numéro trois mondial de l’automobile, DaimlerChrysler AG, une entreprise placée sous le droit allemand, pourtant souvent critiqué pour ses lourdeurs. Le patron de Daimler-Benz Juergen Schrempp a expliqué qu’après avoir étudié la possibilité de mettre la société fusionnée aux droits néerlandais et américain, les partenaires s’étaient décidés pour l’allemand en raison d’avantages fiscaux. «L’industrie allemande s’est résolument lancée dans la course à la globalisation», a estimé de son côté le président de l’association automobile allemande, Bernd Gottschalk, ancien directeur de Mercedes-Benz. Avec Chrysler, le groupe de Stuttgart s’ouvre les portes du marché de masse sur lequel il est à peine présent. Il se donne l’opportunité de s’imposer ainsi en concurrent sérieux en Asie (hors Japon), seul marché à présenter des perspectives de croissance, notent les économistes. Rolls-Royce et Volkswagen Les Etats-Unis, l’Europe et le Japon, présentés comme des marchés matures, restent le socle des ventes et des bénéfices des constructeurs. «Il y aura définitivement des investissements en Asie, des coopérations voire des acquisitions», a d’ailleurs souligné Robert Eaton, président de Chrysler. L’acharnement de Volkswagen, numéro un européen de l’industrie automobile, à acquérir les luxueuses britanniques Rolls-Royce et Bentley part d’une même stratégie, même si elle est inversée. VW a mis 150 millions de dollars de plus que son rival BMW pour acquérir les Rolls, une offre totale de 430 millions de livres (713 millions de USD) qui lui a valu de conclure un accord annoncé jeudi soir avec Vickers, maison-mère de Rolls-Royce Motor Cars. «Daimler et Volkswagen veulent compter parmi les survivants dans la concentration annoncée du secteur mondial de l’automobile, et le seul moyen consiste à être présent dans tous les segments de cette industrie», a estimé un analyste du secteur. Le groupe de Wolfsburg, qui a, depuis son origine, reçu la vocation de fabriquer des voitures peu chères pour le plus grand nombre, est fort sur les marché de masse, témoin des ventes mondiales de 4,3 millions de véhicules en 1997 pour l’ensemble des marques VW, Audi, Seat (Espagne) et Skoda (République tchèque). Volkswagen, qui signifie «voiture du peuple», cherche sous la férule de son président du directoire Ferdinand Piëch à faire monter sa gamme vers le haut. La firme allemande produit certes des voitures haut de gamme par le biais de sa filiale allemande Audi. «Mais pour entrer dans le marché de luxe, VW n’a pas d’autre choix que d’acheter une marque, et Rolls-Royce représente une occasion en or. Le développement d’une marque par ses propres moyens reviendrait sans doute plus cher», a estimé Juergen Heinz, analyste à la WestLB à Dusseldorf. «Si VW décroche Rolls-Royce au bout du compte, je ne pense pas qu’on verra un transfert positif en terme d’image sur ses voitures. Je vois plutôt l’inverse, c’est-à-dire un impact négatif sur le prestige des Rolls», a ajouté M. Heinz.
L’industrie automobile allemande a lancé une offensive sans précédent de conquête du marché mondial, avec les noces de Daimler et de l’américain Chrysler et la bagarre relancée entre Volkswagen et BMW pour le rachat des luxueuses Rolls-Royce. «Le reproche de frilosité longtemps fait aux groupes allemands d’être trop renfermés dans leurs frontières n’a plus lieu...