Hariri annonce à Erevan la création d'une commission mixte libano-arménienne (photos)

Le premier ministre Rafic Hariri a annoncé hier la création d’une commission mixte libano-arménienne, lors d’une courte visite qu’il a effectuée en Arménie pour féliciter le nouveau président arménien Robert Kotcharian après son élection. M. Hariri, accompagné du ministre du Pétrole Hagop Demerdjian et des députés Yeghia Jirejian, Sebouh Hovnanian, Georges Kassarji et Abraham Dedeyan, a rencontré successivement son homologue arménien Armen Zerbinian, le chef du Parlement Khasrov Hartounian, puis le président Kotcharian. Dans une courte allocution de bienvenue au chef du gouvernement, M. Hartounian a souligné que la visite du premier ministre libanais augurait d’un développement des relations entre le Liban et l’Arménie. En réponse, M. Hariri a exprimé sa détermination à renforcer les liens bilatéraux. Il a souligné que la présence de ministres et de députés arméniens au sein de sa délégation illustrait la «profondeur» de ces relations. Le premier ministre a en outre estimé que le Liban et l’Arménie «aspirent tous deux à la paix» au Proche-Orient et dans le Caucase. «Vous avez beaucoup souffert, a-t-il dit, et il est temps que tous les peuples mettent de côté leurs dissensions et travaillent à construire la paix et le développement de leurs sociétés». Interrogé par la suite sur les critiques qui ont été faites au Liban au sujet de sa visite il y a quelques mois en Azerbaïdjan, un pays en conflit avec l’Arménie, M. Hariri a répondu: «Nous sommes un pays démocratique. Chacun peut exprimer son opinion comme il l’entend. D’autre part, au Liban, nous croyons dans les relations entre les peuples, nous croyons dans la nécessité de l’ouverture, de la paix et de la justice. Il n’y a pas de conflit qui dure éternellement. Chaque conflit doit pouvoir finir un jour». Sur le point de savoir si les lois en vigueur au Liban et en Arménie permettent le développement des relations économiques entre les deux pays sur une base juridique, le chef du gouvernement a déclaré: «Nous avons des accords, et nous avons quelque chose de plus important encore. Il y a au Liban un grand groupe de Libanais d’origine arménienne qui peut constituer le fondement sur lequel reposera le développement des liens». M. Hariri a par ailleurs annoncé qu’il était convenu avec le premier ministre arménien de la création de deux commissions ministérielles, libanaise et arménienne, chargées d’examiner les possibilités de développement des relations entre les deux pays dans divers domaines. Il a précisé que les deux commissions, qui formeront une commission mixte, se réuniront prochainement à Beyrouth ou à Erevan, sans fixer de date. Au terme de sa rencontre avec M. Kotcharian, avec lequel il s’est notamment entretenu en tête-à-tête durant une heure et quart, M. Hariri s’est de nouveau adressé aux journalistes, qualifiant de «bonne» la coopération entre les deux pays et indiquant que des échanges de visites de hauts responsables des deux pays sont prévus pour bientôt. M. Hariri et la délégation l’accompagnant ont été ensuite conviés à un banquet, en présence des principaux dirigeants arméniens, de nombreuses personnalités politiques et des diplomates de pays arabes accrédités à Erevan. M. Hariri et sa délégation devaient rentrer en soirée à Beyrouth.