La presse européenne applaudit

La presse européenne paraissant le dimanche, salue la naissance de l’euro, au lendemain du sommet historique de Bruxelles, tout en déplorant néanmoins les divisions et la tension qui ont entouré l’avènement de la monnaie unique. En Grande-Bretagne, pays qui préside actuellement l’Union européenne, la plupart des journaux dominicaux craignent une réaction hostile des marchés après le psychodrame sur la présidence de la BCE qui a assombri le lancement de l’euro. Le «Sunday Telegraph» (conservateur) souligne que les efforts des Quinze pour faire du sommet de Bruxelles une journée historique se sont achevés «dans l’ignominie». Les Quinze se sont mis d’accord sur le président de la Banque centrale européenne, qui revient au Néerlandais Wim Duisenberg, au terme d’un «exténuant bras de fer entre la France et l’Allemagne», selon l’expression du quotidien italien «La Repubblica». L’hebdomadaire «Observer» (gauche) regrette de son côté que l’euro soit né dans «le chaos, l’acrimonie politique et au milieu d’une amère rivalité franco-allemande». «Le Journal du dimanche», à Paris, note en une que l’«aventure commence» même si les grands parrains de l’euro, la France et l’Allemagne «se sont disputés avant de signer l’acte de naissance». Pour autant le journal reste prudent en soulignant que «la meilleure manière de servir l’Europe aujourd’hui est de rappeler, bien sûr, les avantages de l’euro, mais aussi de dire aux électeurs que les difficultés sont devant, que ce sera dur, que rien, loin de là, n’est joué». «Naissance de l’euro: grande querelle et puis l’accord», résume sur toute la largeur de sa «une» le «Corrierre della Sera» qui consacre un cahier spécial de 16 pages à la naissance de la monnaie européenne. Le principal quotidien italien, souligne qu’il y a eu «des accrochages au sommet» pour le lancement de la monnaie unique. «Le duel entre Paris et Bonn sur la Banque centrale a risqué de ruiner la fête de la nouvelle union», affirme le journal. Même constat à Madrid, mais la presse espagnole se félicite surtout de la présence de l’Espagne dans la liste des onze pays qui se doteront de l’euro dès l’an prochain. «L’euro naît dans la douleur» reconnaît ainsi le quotidien de gauche «El Pais», tout en insistant aussitôt sur le fait que «pour la première fois depuis plusieurs siècles, l’Espagne est à jour avec l’Histoire. Elle appareille avec le bateau de l’euro, un projet qu’elle a contribué à définir depuis le début». «Hier, le mythe (déplaisant) selon lequel l’Espagne ratait tous les trains de la prospérité et du progrès a volé en éclats», juge également le quotidien conservateur «El Mundo». La presse portugaise est plus sévère. «Le drame marque la naissance de l’euro: la présidence de la BCE a transformé la fête de l’euro en un drame», déplore le quotidien «Publico». A contrario, la presse autrichienne se montre plus optimiste et ne fait pas mention, pour cause d’heure trop tardive, des aléas de la nomination du président de la BCE. «Euro: l’Europe a maintenant sa propre monnaie internationale», titre en couverture le quotidien «Kurier». «Le sommet de Bruxelles a donné le départ à un «Euroland» poursuit le journal. (AFP)