La cour d’assises du Var a entrepris hier de juger les sept personnes suspectées d’avoir, à des degrés divers, été mêlées à l’assassinat, le 25 février 1994 à Hyères, du député UDF (ex-FN) Yann Piat, abattue par deux hommes à moto alors qu’elle regagnait son domicile en compagnie de son chauffeur, lui-même blessé lors de l’attentat. Plus de 100 journalistes et un public nombreux se sont pressés, une heure avant l’ouverture des débats, aux entrées du palais de justice, placé pour la circonstance sous haute surveillance policière. Les jurés du Var — cinq hommes et quatre femmes auxquels ont été adjoints quatre jurés supplémentaires compte tenu de la longueur du procès, prévu pour durer six semaines — devront se prononcer avec le président Dominique Brejoux et ses assesseurs sur la responsabilité de chacun des accusés dans la préparation et la commission de l’assassinat de Yann Piat. Trois hommes font figure d’accusés vedettes, au premier rang desquels Gérard Finale, un patron de bar de Hyères, le Macama, qui se voulait «l’héritier» du parrain du milieu varois, Jean-Louis Fargette, abattu en Italie quelques mois avant la disparition de Yann Piat. Selon l’accusation, Gérard Finale aurait commandité le meurtre du député et en aurait confié l’exécution à deux jeunes délinquants clients de son établissement, Lucien Ferri et Marco di Caro. Seul ce dernier reconnaît aujourd’hui avoir piloté la moto depuis laquelle Lucien Ferri — qui s’est rétracté après avoir avoué — aurait fait feu sur Yann Piat. Les quatre autres accusés au procès — Olivier Tomassone, Romain Gressler, Stéphane Ali Guechguech et Stéphane Chiarisoli, tous membres de la «bande du Macama», ont semble-t-il joué un rôle de moindre importance. La première journée de ce procès, qui verra défiler au total plus de 150 témoins et intervenir une quinzaine d’avocats, devrait être principalement consacrée, après le tirage au sort des jurés et l’appel des témoins, à la lecture des 146 pages de l’acte d’accusation. (Reuters)