Malgré les bombardements anglo-américains, les exportations de pétrole irakien ont atteint la semaine dernière un niveau record depuis l’entrée en vigueur de l’accord pétrole contre nourriture, en décembre 1996. Selon les chiffres rendus publics par les Nations unies, le brut irakien s’est écoulé sur les marchés internationaux au rythme de 2,51 millions de barils par jour (bpj). Avant l’embargo international décrété après l’invasion du Koweit, en août 1990, l’Irak exportait 3,2 millions de barils par jour. Mais avec l’effondrement des cours du pétrole, le brut irakien s’est vendu en moyenne la semaine dernière à 8,23 dollars le baril. Négocié avec les Nations unies pour alléger le fardeau de la population irakienne, l’accord pétrole contre nourriture autorise l’Irak à exporter une quantité limitée de brut (actuellement 5,25 milliards de dollars) par phase de six mois pour financer et distribuer sous contrôle de l’Onu l’achat de biens de première nécessité. Les chiffres dévoilés par les Nations unies pour la semaine du 19 au 25 décembre indiquent que les frappes aériennes effectuées par les États-Unis et la Grande-Bretagne n’ont pas eu de graves répercussions pour les infrastructures pétrolières irakiennes. Mais les dégâts considérables infligés à l’industrie pétrolière pendant la guerre du Golfe, en 1991, n’ont pas encore été effacés et plusieurs spécialistes des marchés pétroliers estiment que si l’Irak continue de produire du brut sur ce rythme élevé, il pourrait irrémédiablement nuire à la qualité de ses réserves pétrolières. Les champs de Kirkouk et de Bassorah, notamment, ne sont pas suffisamment entretenus.