La minorité chrétienne d’Indonésie, victime d’une récente poussée de violence dans le pays, a célébré Noël dans une atmosphère tendue, craignant pour sa sécurité. Les célébrations avaient commencé plus tôt qu’à l’accoutumée, jeudi, dans plusieurs églises, qui avaient renoncé à la traditionnelle messe de minuit afin de prévenir d’éventuelles violences, a annoncé vendredi l’agence officielle d’information Antara. Des policiers gardaient certaines églises, tandis que quelques paroisses avaient loué les services de vigiles. Aucun incident n’a été signalé jeudi et vendredi, selon Antara. Environ 2 000 fidèles s’étaient massés jeudi soir dans la cathédrale catholique de Djakarta, qui n’offre que 900 places assises, située juste en face de l’imposante mosquée Istiqlal, ont indiqué des témoins. La messe de minuit y avait cependant été annulée. En revanche, les messes ont été célébrées normalement dans les autres églises de la capitale, selon ces témoins. Mais les chrétiens adoptaient un profil bas, de peur d’être la cible de nouveaux affrontements, après ceux meurtriers de novembre. Ainsi, les vendeurs de souvenirs et autres petits cadeaux étaient-ils cette fois absents des abords des églises. Des centaines de personnes ont assisté à la messe de Noël dans la Maison du culte chrétien rue Gajah Mada à Djakarta, non loin du quartier Ketapang où 22 églises et écoles chrétiennes ont été attaquées et endommagées, quelques-unes incendiées, durant une émeute le 22 novembre. Au moins 13 chrétiens avaient été tués ce jour-là par des hordes de jeunes musulmans après que des rumeurs infondées eurent fait état de l’attaque d’une mosquée. Des actions avaient également été entreprises en province contre à la fois des églises chrétiennes et des mosquées.