Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Hariri décide de rester en réserve Joumblatt : la solitude du coureur de fond

Tout compte fait, l’ancien président du Conseil M. Rafic Hariri a décidé de ne pas faire de l’opposition, de prendre du recul et de rester en réserve de la République, comme disait jadis Pompidou. Pour brandir l’étendard de la contestation, sinon de la révolte, M. Walid Joumblatt se retrouve tout seul. Mais il paraît résolu à assumer pleinement ce rôle, même si la course qu’il doit livrer s’annonce comme marathonienne. Pour le chef du PSP, c’est donc la solitude du coureur de fond, comme le dit un titre célèbre. De fond ou de fonds, selon ses détracteurs qui lui reprochent, avec une véhémence égale à la sienne, «de ne se rappeler son idéologie progressiste et son talent de polémiste acerbe que lorsqu’il voit son camp coupé de crédits». Ces opposants de l’opposant rappellent ainsi que «lors de la formation du dernier Cabinet, M. Joumblatt avait poussé de hauts cris, tirant à boulets rouges sur le président du Conseil désigné, mais expliquant très franchement à la télévision qu’il changerait d’attitude aussitôt qu’on lui aurait redonné les Déplacés et qu’on lui aurait assuré les millions de dollars réclamés pour ce département. Sans fausse honte, pour porter l’estocade à M. Hariri, il avait révélé, toujours à la télé, que le milliardaire lui avait remis à lui-même 500 000 dollars pour ses frais de campagne électorale en 96. On comprend dès lors qu’aujourd’hui M. Hariri ne tienne pas tellement à faire tandem avec le leader du Chouf»... Ces néo-loyalistes notent également que «M. Joumblatt, qui fait des appels du pied en direction de M. Nabih Berry, a très peu de chances de voir le chef du Législatif le rejoindre dans sa tranchée. À plus forte raison, son projet de large coalition multirégionale antipouvoir paraît illusoire. Personne ne veut indisposer les décideurs et on sait avec qui ils sont». Du côté de M. Hariri, une source fiable indique que l’ancien chef du gouvernement «n’apprécie peut-être pas la présence de M. Sélim Hoss à la tête du gouvernement mais il ne veut pas se dresser contre le régime. Non pas seulement parce que cela le rendrait impopulaire, mais parce qu’il est sincèrement convaincu que l’intérêt même du pays commande que le pouvoir soit assumé par le général Lahoud». «M. Hariri, dit-on de même source, qui soulignait ce thème indirectement dans son fameux discours du 6 mai dernier, n’a pas changé d’avis. Et il ne veut pas que l’on dise de lui qu’il est un réactif mû par des impulsions subjectives et des sautes d’humeur. Il se contiendra donc. Mais il précise que son rôle désormais est, en tant que député, de surveiller, de contrôler, de conseiller et éventuellement de critiquer le gouvernement. Il ne s’y dérobera pas mais n’ira probablement pas plus loin dans les critiques que ne le faisait naguère M. Hoss à son égard». En pratique cependant, des médias et des éléments haririens, probablement soucieux de se défendre des accusations de mauvaise gestion antérieure, continuent à contre-attaquer en multipliant les critiques à l’encontre de l’équipe Hoss. Notamment en ce qui concerne son intention de remodeler le paysage de l’audiovisuel.
Tout compte fait, l’ancien président du Conseil M. Rafic Hariri a décidé de ne pas faire de l’opposition, de prendre du recul et de rester en réserve de la République, comme disait jadis Pompidou. Pour brandir l’étendard de la contestation, sinon de la révolte, M. Walid Joumblatt se retrouve tout seul. Mais il paraît résolu à assumer pleinement ce rôle, même si la...